Retournons ensemble en l’an de grâce 1982 et regardons ensemble un film.
Des gentils, dont je tairai le nom, demandent à un super-gentil-baroudeur-expert d’aller voler un avion furtif a commande directe neuronale – rien que ça – entouré de plein de méchants, dont je tairai également le nom. Tout cela constitue le scénario d’un film bien sympathique nommé « Firefox, l’arme absolue », et le super-gentil qui gagne très difficilement à la fin de ce film n’est autre que l’acteur Clint Eastwood.
A l’époque déjà, le thème du « contrôle par la pensée » provenait également, mais pas uniquement, de travaux dans le domaine de l’avionique, en particulier militaire, et consistait à fournir une aide de pilotage lors de situations extrêmes. En effet, avec toutes ces vitesses de l’ordre du Mach (environ 1100 km/h ou 305 m/s – c’est rapide), chaque milliseconde gagnée pouvait faire la différence lors de décisions critiques.
Ainsi tout le monde se souvient que le pilote, pour guider son appareil, utilise le fameux « manche à balai » et qu’il lui est nécessaire de penser au geste à réaliser, que cette pensée doit se propager aux muscles des bras et des mains et, qu’enfin, le manche se met à bouger, l’avion changeant alors de direction. Vu les vitesses en action, il fut pensé que réduire ce temps de réponse entre la pensée du pilote et le changement de direction de l’appareil serait une bonne chose.
Ainsi naquit l’idée d’une interface neuronale directe.
Mais derrière l’âpreté des termes, nous sommes dans un cheminement de pensée qui nous est beaucoup plus connu qu’il n’y paraît et dont nous rencontrons le principe tous les jours. Prenons pour l’exemple une simple lampe que nous souhaiterions allumer car il ferait trop noir pour un motif quelconque : notre pensée guide notre doigt vers l’interrupteur qui s’enclenche par notre action et allume ainsi la lampe. Exactement même principe mais technologie différente. Il est ainsi possible par comparaison de considérer l’interrupteur comme une interface entre notre doigt et le courant électrique qui traversera la lampe pour l’éclairer.
Demeurent encore les mots « neuronale directe ».
En continuant notre analogie, on ajouterait sur notre interrupteur quelque chose de plus rapide que notre doigt – essayez d’allumer et d’éteindre une lampe 50 fois par seconde – et dont la commande initiale proviendrait de nous-mêmes. En étant caricatural, on pourrait envisager un ordinateur avec d’un côté un système de mesures placé sur notre tête (songez avec tendresse et nostalgie au docteur Emmett Brown dans « Retour vers le futur 2 ») et de l’autre côté une commande très rapide d’interrupteur.
Bien sûr, les années 2000 sont passées par là et le casque, bien plus design, lit de manière fine les impulsions électriques du cerveau pour les transmettre à l’ordinateur. On place un logiciel adapté et hop, c’est parti !
Et le neurogaming, dans tout ça, où se place-t-il ?
Il devient facile à partir de là d’utiliser le principe expliqué dans le domaine spécifique des jeux vidéo. Et puis, « neurogaming » passe tellement mieux qu’interface neuronale directe… On peut bien sûr aller encore plus loin en imaginant le joueur possédant des lunettes-écrans et dont les déplacements seraient détectés par des détecteurs du type Wii ou autre console de jeu.
Et voilà que s’ouvre le monde de la réalité virtuelle.
Mais cela fera partie d’une autre histoire…