Les produits à marque propre des supermarchés ont connu certaines des plus fortes hausses
Sept aliments et articles ménagers courants sur 10 ont augmenté de plus de 10 % entre janvier et novembre 2022 en raison de l’inflation, selon un nouveau rapport. Certains, comme le papier toilette, ont augmenté beaucoup plus (25%).
Cependant, les augmentations ont été encore plus importantes pour les produits de marque propre, qui ont augmenté de plus de 15 % au total sur l’année.
Les augmentations en pourcentage les plus élevées mises en évidence en 2022 comprennent :
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Viande congelée : 29,3 %
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Papier toilette : 25%
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Pâtes : 20,3 %
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Huiles : 20,2 %
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Beurre, crème fraîche, margarine : 17,6%
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Oeufs : 16,2 %
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Nourriture pour chats et chiens : 15,57 %
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Légumes en bocaux : 15,5 %
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Pain emballé : 15 %
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Plats cuisinés surgelés : 14,6 %
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Riz : 14,2 %
Les données proviennent d’un rapport du groupe d’informations de l’Institut Nielsen qui a également révélé qu’un nombre important (5,6%) de produits étaient tout simplement devenus « indisponibles » dans les supermarchés l’année dernière, en particulier entre octobre et novembre.
De nombreux prix devraient continuer à augmenter cette année, l’inflation continuant d’augmenter pendant les six premiers mois de l’année au moins.
Le patron du supermarché E. Leclerc, Michel-Edouard Leclerc, a indiqué au JDD que les prix allaient « atteindre un pic entre avril et juin ». Il a également déclaré que les prix des denrées alimentaires avaient augmenté en moyenne de 12 % au cours de l’année 2022.
Les chiffres de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) montrent que les prix des produits alimentaires, de l’énergie et des biens et services manufacturés ont augmenté en raison de l’inflation de 5,2 % par an en 2022, contre 1,6 % en 2021 .
Cependant, le gouvernement a cherché à rassurer les consommateurs.
Le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, a déclaré que l’inflation devrait commencer à baisser en 2023 pour atteindre un chiffre inférieur de 4,3% au cours de l’année.
Cela concorde avec une déclaration de François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, qui a déclaré qu’il visait à ramener l’inflation à 2 % d’ici deux à trois ans.
Les chiffres surviennent quelques jours après qu’un nouveau supermarché à bas prix a annoncé son arrivée sur le marché en France. Toujust, dont le lancement est prévu en mars, promet des prix jusqu’à 5 à 10 % inférieurs à ceux de ses concurrents en travaillant directement avec les fournisseurs.
« Tsunami » des prix à venir en 2023 ?
Mais M. Leclerc semble toujours sceptique quant à l’effet sur les prix alimentaires. Il a même utilisé le mot «tsunami» pour décrire l’inflation à venir cette année. Il a déclaré: « Nous savons trois ou quatre mois à l’avance comment les prix vont être affectés par nos centres d’achat centraux. »
Le patron de Système U, Dominique Schelcher, n’était pas si pessimiste mais sent néanmoins que des temps difficiles l’attendent.
Il a déclaré : « Cette année, nous avons pris en charge la hausse du coût des matières premières et l’impact des pénuries. Devant nous, nous avons la hausse des prix du gaz et de l’électricité.
« Derrière cela, nous aurons la troisième vague avec le coût des changements écologiques. Mais nous entrons dans un cycle d’inflation soutenable. Il finira par tomber, mais personne ne peut dire quand. Probablement pas en 2023. »
Débat des économistes
Lors d’une table ronde du Sénat sur le pouvoir d’achat en France, certains économistes ont également porté un regard peu positif sur 2023.
Mathieu Plane, directeur adjoint du service d’analyse et de prévision de l’Observatoire Français des Conjonctures Economiques (OFCE) a déclaré que l’inflation, et son impact, avaient été atténués en 2022 par les aides gouvernementales, et s’aggraveraient une fois celle-ci terminée.
De même, Agnès Bénassy-Quéré, chef économiste au Trésor français, a déclaré : « Il n’y a pas de miracle, le pouvoir d’achat est meilleur en France [than in other European countries in a similar position] mais c’est grâce au soutien de l’État.
Cette bonne fortune pourrait s’épuiser en 2023, ont déclaré les économistes.
M. Plane a expliqué : « Nous avons eu moins d’inflation que nos voisins parce que nous avons eu [government price] Boucliers (bouclier tarifaire) en place, mais nous ne pouvons pas les maintenir indéfiniment.
« Nous allons devoir baisser ces boucliers, et la remise de 15 centimes (sur le prix des carburants), ce qui va créer un choc inflationniste pour les personnes qui étaient protégées jusque-là. En 2023, nous aurons peut-être plus d’inflation que nos voisins en raison de cet effet de nivellement.
La remise universelle sur le carburant qui était en place pour les conducteurs a déjà pris fin avec un paiement unique plus ciblé de 100 € sur le carburant le remplaçant pour les personnes qui utilisent beaucoup leur véhicule pour le travail.
Certaines aides financières supplémentaires sont toutefois toujours en place pour les dépenses énergétiques, y compris pour les personnes qui chauffent leur logement au fioul et au bois.