Le pôle des affaires classées de Nanterre, plus communément connu sous le nom de cold case, a été créé il y a un peu plus d’un an. Depuis lors, il a repris 77 affaires non résolues, ce qui représente 40 de plus que le nombre d’affaires recensées en septembre de l’année précédente. Pour Corinne Hermann, avocate pénaliste, ces nouvelles donnent à nouveau espoir aux familles qui se sentaient jusque-là « abandonnées » par la justice. Aujourd’hui, ces personnes peuvent à nouveau se dire que leurs affaires sont susceptibles d’être résolues.
« Il y a une grande attente de la part des familles », affirme Corinne Hermann, avocate pénaliste. Elle représente des victimes pour une dizaine de dossiers repris par le pôle cold case du parquet de Nanterre. Ce dernier a été créé il y a un peu plus d’un an et a repris 77 affaires non résolues, ce qui représente 40 de plus par rapport à septembre 2019. « L’espoir renaît », déclare-t-elle, « les familles qui étaient abandonnées par la justice n’espéraient plus ».
L’avocate estime qu’il « faut laisser du temps » à ce pôle « de trouver ses techniques, de s’installer ». « On ne peut pas régler en un an des affaires qui ont plus de 30 ans », précise-t-elle. Elle demande « qu’il s’intéresse à plus de dossiers encore, car il y en a beaucoup en attente ». Elle souligne qu’il y a « environ 20% d’affaires de meurtres qui ne sont pas résolues, les chiffres sont vertigineux ». Pour avancer, il faut que « la justice accepte de regarder ce qu’elle a mis de côté ».
Du temps et des moyens d’investigation pour les magistrats
Selon Me Hermann, même si toutes les procédures n’aboutissent pas à un procès, « cela apportera dans tous les cas des réponses aux familles, et c’est l’essentiel ». L’intérêt de ce pôle est qu’il « va pouvoir s’intéresser à ces dossiers très longuement, ne pas les fermer au bout de deux ans, les magistrats auront le temps d’enquêter et de mener leurs investigations ». Elle ajoute que « il faut utiliser les techniques d’aujourd’hui, avoir un esprit ouvert et différent des magistrats qu’on rencontre habituellement, il ne faut pas abandonner. »
Selon elle, ces enquêtes inabouties ne sont pas le fait d’un manque de moyens, mais plus d’un manque de volonté. « C’est une question d’espoir, d’envie et de technicité », explique-t-elle. Elle estime que « quand un juge d’instruction a envie de faire le travail, ce n’est pas une question de moyens, on se cache derrière le financier, le manque de personnel, mais quand on a envie de traiter un dossier, on peut le traiter ». Elle reconnaît qu’il faudrait « plus de magistrats » et aussi « améliorer les techniques pour la transmission des dossiers », car c’est « un parcours du combattant » actuellement.