Cinquième jour de grève nationale ce jeudi, alors qu’entre 963 000 et 2,5 millions de personnes ont assisté aux manifestations nationales du samedi
Les syndicats disent qu’ils mettront fin à la France début mars, alors que la tension entre le gouvernement et les syndicats sur le projet de loi sur la réforme des retraites ne montre aucun signe d’apaisement.
Les huit principaux syndicats français ont appelé à de nouvelles actions contre le projet de loi, après que les manifestations du week-end du samedi 11 février ont attiré 963 000 personnes, selon le ministère de l’Intérieur. Les syndicats disent que le chiffre était plus proche de 2,5 millions.
Ces chiffres ne sont pas aussi élevés que pour les manifestations du 31 janvier, mais sont en augmentation par rapport aux chiffres de la troisième journée d’action nationale du mardi 7 février.
Les protestations portent sur le projet de loi sur la réforme des retraites, notamment l’augmentation de l’âge minimum de la retraite de 62 à 64 ans.
Appel à une cinquième journée d’action
Avant même les manifestations de samedi, les syndicats avaient annoncé un cinquième jour de grève le jeudi 16 février.
On s’attend à ce que les trajets en train et en avion soient affectés, comme les jours précédents, mais des détails plus précis ne sont pas attendus avant mercredi.
La SNCF a confirmé qu’il y aura des perturbations dans les services ferroviaires car leurs travailleurs se joindront à la grève.
L’action de samedi dernier a été qualifiée de journée de protestations et non de grèves, mais les contrôleurs aériens d’Orly ont annoncé une grève surprise samedi matin, entraînant l’annulation d’environ 50 % des vols de l’après-midi. Les autres aéroports de Paris n’ont pas été touchés.
Le 7 mars défini comme une «journée historique»
Les syndicats ont également menacé d’un « renforcement » de l’action si la réforme dans son état actuel n’est pas rétractée, où l’augmentation de l’âge de la retraite n’est pas négociable.
« Si le gouvernement n’abandonne pas le texte, le mouvement [against the reform] va augmenter », a déclaré Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, l’un des principaux syndicats français.
Un autre dirigeant syndical, Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, affirme que le 7 mars sera une « journée marquante » lors de cette vague d’action actuelle.
Les huit principaux syndicats se sont mis d’accord sur cette date mais aucune action précise n’a encore été officiellement confirmée.
L’appel des syndicats est de « mettre le pays à l’arrêt », mais ils disent que cela n’inclura pas nécessairement un appel à la grève générale, ni aux grèves du secteur public en cours à partir de cette date, sans donner plus de détails.
La grève sera une « grève de 24 heures mais pas forcément plus », a précisé M. Berger.
« La question de [ongoing strikes] ne se décide pas au niveau syndical, mais au niveau de l’entreprise individuelle », confirme M. Martinez.
A Paris, cependant, la RATP a annoncé une grève reconductible à partir du 7 mars, qui a été soutenue par la CGT ainsi que d’autres syndicats.
« La balle est dans le camp du gouvernement »
Toutes ces mesures proposées dépendent toutefois de la poursuite ou non du débat au parlement sur le projet de loi.
Les dirigeants syndicaux disent qu’il reste beaucoup de temps avant la date prévue pour négocier, après quoi ils peuvent annuler l’action à cette date.
« La balle est dans le camp du gouvernement », a déclaré M. Martinez.
Le problème clé qui empêche les négociations est l’augmentation de l’âge de la retraite, car le gouvernement ne veut pas bouger sur cette question.
Rien n’indique une possibilité de discuter de cette position, selon M. Berger, qui les accuse de bloquer le dialogue.
Le gouvernement se dit prêt à dialoguer
Les ministres ont défendu les réformes au cours du week-end et n’ont confirmé aucun autre changement au projet de loi depuis les amendements proposés la semaine dernière.
Les changements proposés impliquaient de maintenir ou d’abaisser l’âge actuel de la retraite pour ceux qui commencent à travailler à un âge précoce, dans le but d’obtenir le soutien des députés d’autres partis au parlement pour faire adopter le projet de loi.
Le gouvernement, quant à lui, est conscient des effets potentiels d’une grève générale (ou généralisée) le 7 mars.
« Nous ne pouvons pas être sourds » aux protestations, a déclaré Aurore Bergé, chef de file du président Macron Renaissance parti au parlement et ont déclaré qu’ils étaient disposés à discuter des réformes avec les dirigeants syndicaux.
Elle a également confirmé sa confiance que le projet de loi passera, dans une interview à BFMTV dimanche après les manifestations.
« Je crois que la réforme [as it is] sera adopté », a-t-elle déclaré.
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