Les producteurs veulent transformer l’excès en alcool pur pour les spiritueux – ou même en gel pour les mains – pour éviter une surabondance du marché car les gens boivent moins de vin. Certains producteurs arrachent même des vignes
Les viticulteurs français sont prêts à distiller une partie de leur stock en alcool pur à utiliser dans les spiritueux – ou même les cosmétiques après qu’une baisse de la consommation de vin a entraîné un surplus.
Les Français consomment jusqu’à trois fois moins de vin aujourd’hui qu’il y a 50 ans, notamment de vin rouge, ce qui amène certains producteurs à se débattre pour savoir quoi faire de leur récolte excédentaire.
À la suite d’une campagne menée par les producteurs, l’État a débloqué 160 millions d’euros pour les aider à distiller leurs produits en alcool pur.
Jérôme Despey, vigneron dans l’Hérault et président de la commission vin du syndicat agricole la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) a déclaré à FranceInfo : « Nous demandons d’éliminer du marché du vin, pour pouvoir le distiller et fabriquez du gel désinfectant pour les mains ou du carburant.
« L’objectif est d’éviter un trop grand surplus et une tendance à la baisse des prix. C’est pourquoi nous demandons cette autorisation de distillation et cette aide en urgence : pour éviter que ces vins ne viennent alourdir le marché.
La précédente campagne de « distillation de crise » a débuté à l’été 2020 pour aider les viticulteurs français à écouler les excédents accumulés au début de la pandémie de Covid-19. Cela a été causé par la fermeture quasi simultanée de bars et de restaurants dans le monde.
À cette époque, les producteurs distillaient de l’alcool pour fabriquer du bioéthanol, des parfums et le gel désinfectant pour les mains alors en demande.
« Couper un doigt pour sauver le bras »
La distillation est une des solutions proposées lorsqu’il y a trop de vin sur le marché pour éviter les fortes baisses de prix.
Réduire la production est une autre option. Mais cela signifie arracher les vignes, ce que certains producteurs disent faire le cœur gros.
Jean-Samuel Eynard, viticulteur en Gironde, a déclaré : « Nous n’avons pas d’autre choix que d’arracher le vignoble bordelais qui nous coûte de l’argent chaque année. Nous avons décidé qu’il valait mieux se couper un doigt que de laisser la gangrène nous dévorer le bras.
« [But] quand on est vigneron, arracher une vigne est absolument inconcevable. Ce travail est dans votre sang.
Un collectif de vignerons girondins, Viti33, a déclaré qu’il faudrait arracher au moins 15 000 hectares de vignes.
Il demande maintenant une compensation gouvernementale pour aider les producteurs, dit-il, à « sortir la tête de l’eau ». Elle estime les dégâts à au moins 10 000 € par hectare.