L’armée française est préoccupée par l’augmentation des informations trompeuses qui circulent sur Internet. Ces fausses nouvelles sont très présentes en Ukraine et en Afrique et la France tente de trouver des solutions pour y faire face. Pour cela, Jean-Rémi Baudot a été chargé de rédiger un document politique qui définisse des moyens pour contrer cette désinformation. Cependant, la tâche est ardue car le phénomène est très répandu et difficile à contrer. Afin de lutter contre ces fake news, des mesures doivent être mises en place pour empêcher leur propagation et leur diffusion.
Les temps actuels sont caractérisés par une guerre qui ne se déroule plus uniquement sur le terrain, mais qui s’étend également à l’information. Les régimes autoritaires, la Russie en tête, en usent et en abusent pour déstabiliser leurs adversaires en diffusant des fausses informations. La France n’est pas épargnée et le ministère des Armées et le Quai d’Orsay ont renforcé leurs dispositifs pour y faire face.
Un événement survenu l’année dernière au Mali en est une illustration. Des mouvements suspects avaient été repérés par l’armée française sur une zone. Un drone a ensuite filmé des hommes qui avaient méticuleusement organisé un charnier avec des cadavres à Gossi. Des vidéos accusant l’armée française de massacrer des civils ont été diffusées sur internet, mais la France a réagi rapidement en déclassifiant ses images de drones. Paris a attribué cette mise en scène à des mercenaires russes, comme cela avait déjà été le cas en Ukraine.
Cette « guerre informationnelle » touche également des intérêts français, comme l’opération Barkhane ou la lutte anti-terroriste. Pour faire face, le ministère des Armées et le Quai d’Orsay ont mis en place des mesures. Une ambassadrice parcourt l’Afrique pour répondre aux manipulations, et un service de veille des ambassades à travers le monde a été créé.
Ces manœuvres peuvent avoir des conséquences concrètes pour la France, comme une hausse du sentiment anti-français en Afrique et une perte de partenaires pour des régimes qui se tournent alors vers la Russie. La difficulté est de répondre sans utiliser les mêmes moyens que ceux qui sont employés par les manipulateurs, moyens que la France refuse d’utiliser.
La prochaine loi de programmation militaire devrait d’ailleurs sensiblement augmenter les budgets alloués à cette guerre informationnelle.