Ces derniers mois, le nombre de femmes tuées par leur partenaire ou ex-partenaire ne cesse d’augmenter. Malheureusement, depuis le début de l’année 2023, 26 femmes ont déjà perdu la vie à cause de violences conjugales, malgré la plupart d’entre elles ayant porté plainte. Consciente de l’urgence de la situation, la Première ministre a annoncé la création de pôles spécialisés dédiés à ces affaires dans les tribunaux. Cette décision est censée renforcer l’efficacité de la justice et la protection des victimes. À Chartres, dans le département d’Eure-et-Loir, notre équipe de reportage s’est rendue sur place pour rencontrer les acteurs locaux et les associations qui luttent contre les violences conjugales.
Le tribunal de Chartres (Eure-et-Loir) organise une audience spécialisée pour juger des hommes accusés de violences conjugales envers leur conjointe. Six hommes seront jugés lors de cette audience particulière. Le premier à comparaître a 24 ans et a eu une dispute qui a dégénéré sur fond d’alcool. Guillaume Bobet, le vice-président du tribunal judiciaire de Chartres, rappelle que les disputes de couple ne devraient normalement pas aboutir à une comparution au tribunal correctionnel.
Le tribunal de Chartres a créé cette audience spécialisée pour les victimes de violences conjugales une fois par mois. Une femme est venue avec sa sœur pour se donner du courage pour porter plainte contre son mari. Depuis quatre mois, son mari n’a plus le droit d’entrer en contact avec elle. Cependant, il minimise les faits qui lui sont reprochés, ce qui agace le procureur. Ce dernier lui rappelle que la violence quotidienne n’est pas acceptable et que l’on ne doit pas insulter, donner des coups de poing ou des coups de pied à sa femme. La victime de cette agression, qui se sentait coupable de vouloir porter plainte, est maintenant sûre de vouloir divorcer.