Il n’y a pas eu de surprise lors de l’annonce, mercredi, selon laquelle le représentant de Paris prendrait la relève d’Aurore Bergé, qui a été récemment nommée à la tête du ministère des Solidarités et des Familles à l’occasion du réajustement du gouvernement.
Après une brève campagne interne qui n’a duré que cinq jours, le dénouement était quelque peu prévisible. Sylvain Maillard, député de Paris, a triomphé avec 80% des votes lors de l’élection du mercredi 26 juillet, pour devenir le nouveau président du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale. Son adversaire Frédéric Descrozaille, député du Val-de-Marne, ne pouvait pas rivaliser avec le favori du match.
Âgé de 49 ans, Sylvain Maillard succède à Aurore Bergé, qui a été nommée ministre des Solidarités lors du dernier remaniement et à qui il était proche associé au sein du groupe. Voici ce qu’il faut savoir sur le nouveau leader des députés macronistes.
Sylvain Maillard, l’homme de la transition
Frédéric Descrozaille lui-même l’a admis lorsqu’il a a déclaré à 42mag.fr mardi: « Choisir Sylvain, c’est choisir la continuité ». En qualité de premier vice-président du groupe Renaissance à l’Assemblée, Sylvain Maillard, étroit collaborateur d’Aurore Bergé, accède logiquement à la présidence. «Il a très bien fait son travail en tant que vice-président», est convaincu Frédéric Descrozaille.
Le nouveau président a déjà fait ses preuves en novembre dernier, en remplaçant brièvement Aurore Bergé durant son congé maternité. Cela dit, le défi sera maintenant pour Sylvain Maillard de faire sa propre empreinte, face à la présidence dynamique et parfois controversée de son prédécesseur. La méthode importe peu, du moment qu’il incarne selon le député du Val-de-Marne, le dialogue au sein du groupe et avec les oppositions.
D’abord engagé à droite, Sylvain Maillard est ensuite devenu macroniste
Supporter de Chirac dès l’âge de 18 ans lors de la campagne de 1995, Sylvain Maillard a successivement franchi les rangs de l’UDF et du Nouveau Centre, puis a fini par rejoindre l’UDI. « Un centriste dans l’âme », comme il s’en est lui-même revendiqué au Parisien en 2017.
Sa carrière politique a commencé lors des élections municipales de 2014, sur la liste gagnante de Delphine Bürkli dans le 9e arrondissement de Paris. Sous l’étiquette de La République en Marche, il est élu député de la première circonscription de Paris au premier tour en 2017. En 2022, il conserve son siège à l’Assemblée, mais cette fois-ci après un second tour, en s’imposant clairement face à son adversaire du Nupes.
Un député qui a aussi une âme d’entrepreneur
Selon son site internet, Sylvain Maillard se présente comme un « véritable homme d’affaires ». À l’âge de 27 ans, il fonde Alantys Technology, une société spécialisée dans la vente de composants électroniques basée à Argenteuil, dans le Val-d’Oise. « J’ai été entrepreneur avant, je le serai après », a-t-il déclaré sur BFMTV en 2017.
Ce statut d’entrepreneur ne lui a pas évité d’être cité en 2021 par Le Monde dans l’investigation des « Pandora Papers ». L’enquête révèle la création d’une société offshore à Seychelles en 2010 au nom de quatre Français, dont Sylvain Maillard et Florian DeLoppinot, co-fondateur d’Alantys Technology.
Mais Sylvain Maillard, qui détient 25% des parts selon Le Monde, a toujours clamé son innocence en se présentant comme une « victime d’une usurpation d’identité en 2010 ». De son côté, son partenaire a affirmé avoir utilisé le passeport de Sylvain Maillard sans son consentement et le député de Paris a porté plainte pour diffamation contre le journal.