La France a rendu hommage à l’un de ses plus jeunes résistants pendant la Seconde Guerre mondiale, qui, à l’âge de 11 ans, cachait de fausses cartes d’identité sous ses poupées dans sa maison familiale lors des raids de l’armée allemande en Normandie.
Annette Lajon, décédée mercredi à l’âge de 91 ans, avait décidé de rejoindre la Résistance normande dès son plus jeune âge en 1942, aux côtés de son père et de sa mère.
Le président français Emmanuel Macron a posté sur X (anciennement Twitter) : « En 1942, Annette Lajon a onze ans lorsqu’elle décide de résister aux nazis en Normandie. Sa mort nous engage à reprendre son flambeau. »
De son côté, le ministre des Armées Sébastien Lecornu a posté : « Ayant rejoint la Résistance à l’âge de 11 ans, cachant son équipement derrière ses poupées, Annette Lajon est devenue un témoin infatigable de la Résistance normande. Elle est décédée à l’âge de 91 ans. . Son héritage vivra. Nous continuerons à poursuivre son travail de mémoire.
Le combat pour les valeurs de la France n’a pas d’âge : en 1942, Annette Lajon avait onze ans quand elle a décidé de résister contre les nazis en Normandie. Sa mort nous engage à reprendre son flambeau de transmission.
Pensées à tous ses proches. pic.twitter.com/o7wPm8epP0
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) 17 août 2023
Tromper la Gestapo
Fille unique, Lajon décide de suivre les traces de ses parents qui ont refusé d’accepter l’armistice de 1940 et rejoint la Résistance.
N’ayant jamais hésité à se battre, la petite fille a dit à ses parents : « Je sais que tu es dans la Résistance, et je veux te rejoindre !
« Malgré mon jeune âge, j’étais bien consciente qu’un mot malheureux pouvait coûter la vie aux autres et à moi-même. Je devais garder le secret absolu », confiait-elle il y a quelques années à des journalistes.
Elle raconte la visite du chef de la Gestapo Richard Reinhardt dans l’Orne en Normandie en février 1944, pour une recherche approfondie.
« A plusieurs reprises, nous avons eu beaucoup de chance, comme ce fut le cas le jour de cette perquisition. A l’entrée de la pièce, mes jouets et mes poupées étaient par terre. Lorsque Reinhardt a vu cela, il a fait signe à ses hommes de ne pas fouiller là, et pourtant c’est dans cette pièce, au-dessus du plafond, que se trouvait le matériel des fausses cartes d’identité… A mon âge, j’étais surtout officier de liaison. Les Allemands ne se doutaient pas qu’une fille aussi jeune pouvait rejoindre résistance », se souvient-elle.
Entre autres choses, ses parents ont fabriqué de fausses cartes d’identité et caché des timbres, des armes, des explosifs plastiques et d’autres équipements parachutés en France aux Britanniques.