Des archéologues travaillant sur un vaste site néolithique dans le nord-est de la France ont découvert des traces d’un établissement permanent qui, selon eux, constituent la dernière pièce du puzzle d’une recherche commencée il y a 150 ans.
L’habitat a été mis au jour sur le vaste site néolithique du Marais de Saint-Gond, donnant un aperçu rare de son organisation sociale 150 ans après la découverte des premiers silex.
« C’est la dernière pièce du puzzle qui nous manquait », a déclaré Rémi Martineau, chercheur au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), qui a localisé le village avec son équipe cet été.
Sur le site, 15 grandes mines de silex ont déjà été identifiées sur 450 hectares, ainsi que 135 hypogées ou chambres souterraines construites.
Cinq allées couvertes mégalithiques, dix polisseurs de haches et des champs cultivés par brûlage dirigé ont également été localisés depuis la découverte des silex il y a un siècle et demi.
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– Spencer Wells (@spwells) 28 août 2023
Cette nouvelle découverte permet de franchir une étape importante dans la compréhension de « l’organisation économique, sociétale et territoriale du Néolithique », a déclaré Martineau, ajoutant qu’il n’y a « pas d’équivalent » dans toute l’Europe.
Le village a été découvert lorsqu’un fossé pour l’installation d’une palissade a été identifié dans la commune du Val-des-Marais à environ 136 kilomètres de Paris.
L’enceinte préhistorique encerclait une colline, sur une superficie estimée à un hectare, selon les évaluations archéologiques.
Fondements de la société
Au cours de cette opération, une abside a été dégagée, à proximité d’une grande fosse à déchets d’une vingtaine de mètres de diamètre, ainsi que de puits.
«Le chantier était complètement structuré», a expliqué Martineau.
« Les fondements de notre société sont déjà là. »
Ces découvertes successives sont le résultat d’un programme de recherche entamé il y a 20 ans, dirigé par le CNRS.
La dernière campagne, qui a réuni le CNRS, le laboratoire mixte Artehis, l’Université Bourgogne Franche-Comté et le ministère de la Culture, a mobilisé 50 personnes dont des chercheurs français et étrangers, ainsi que 20 « fouilleurs », principalement des étudiants en archéologie.
Ils ont également mis au jour un minuscule objet ovale en nacre, une véritable « pièce de musée », selon Martineau.
Il est percé de deux trous au centre et est un ancêtre probable du bouton, qui date d’il y a 3 400 à 3 300 ans.
Compte tenu de son état de conservation, les chercheurs espèrent que le reste du site sera tout aussi bien préservé si de nouvelles fouilles sont menées à l’avenir.
(Avec les fils de presse)