Lors de sa participation à France Bleu Paris, l’assistant à la mairie, Ian Brossat, a exposé mardi un compte rendu de la plateforme de dénonciation des loyers abusifs. Une somme de 100 000 euros a été restituée à des locataires « qui ont subi des prélèvements illicites ».
Débutant le 1er janvier et avec la mise en place d’un système en ligne fonctionnant comme un bureau des plaintes pour les locataires à Paris déclarant des infractions à la réglementation des loyers, il y a eu 1181 alertes. Ian Brossat, conseiller à la mairie de Paris pour le logement et nouvellement élu sénateur du PCF, a affirmé que 183 notifications officielles et 20 pénalités avaient été émises contre les propriétaires lors d’une interview sur France Bleu Paris le mardi 26 septembre.
La majorité des plaintes proviennent des 18ème, 11ème et 15ème arrondissements. 55% des biens immobiliers en question sont gérés par des agents immobiliers et 30% sont détenus par des entités juridiques.
45 locataires ont reçu un remboursement
Le conseiller communiste admet que ces chiffres ne sont pas si impressionnants, mais ajoute : « Pour nous, l’important est que des violations soient signalées. C’est très significatif, puisqu’il y a plus de mille locataires qui rapportent des loyers excessifs. Ce qui compte pour nous, c’est que les propriétaires rectifient leurs loyers dans ces cas, en les alignant sur les plafonds légaux ».
Ian Brossat affirme que « 45 locataires ont déjà obtenu le remboursement des montants indûment facturés par leurs propriétaires, qui avaient fixé des loyers supérieurs au montant autorisé par la loi. Au total, cela représente près de 100 000 euros rendus à des locataires qui avaient subi des prélèvements illégaux ».
Néanmoins, le sénateur admet qu’il existe encore des locataires qui hésitent à déposer une plainte par crainte de perdre leur logement. « Il y a encore des locataires qui se bridgent eux-mêmes. Le droit est de leur côté, et la ville de Paris est là pour aider les locataires », affirme Ian Brossat, rappelant qu’après la plainte sur le site web, « c’est la ville de Paris qui effectue toutes les démarches au nom du locataire. C’est nous qui écrivons au propriétaire, qui lui adressons une mise en demeure, et qui veillons à ce que les sommes payées indûment par le locataire soient rendues au locataire lésé ».
Presque tout l’abus concerne les studios et les deux-pièces
La ville de Paris a récemment émis « une amende maximale de 5000 euros », comme Ian Brossat l’a annoncé. C’est la sanction la plus sévère prévue par la loi, et elle a été infligée à 10 propriétaires. « On ira jusqu’au bout car il y a une loi, elle doit être respectée et il n’est pas juste que des locataires subissent des prélèvements illégaux ».
Selon l’officiel parisien, la réglementation des loyers marche puisque « il est extrêmement clair que jusqu’en 2019, sans la réglementation des loyers, les loyers à Paris avaient explosé. Depuis que nous avons instauré la réglementation de loyers, les niveaux de loyers à Paris sont globalement stables ». Cependant, il note qu’il y a « encore des abus principalement sur des espaces de petite taille. Presque tous les abus aujourd’hui, 80 %, concernent les studios et les deux-pièces. C’est pourquoi nous avons décidé de sanctionner plus sévèrement ».
Au total, Brossat assurme que même si actuellement, seuls 45 propriétaires ont accepté de réduire leur loyer, « nous continuerons à mobiliser nos ressources, et nous examinerons toutes les plaintes déposées. Cela prend du temps, car nous devons étudier chaque affaire, et certains propriétaires se défendent, même devant les tribunaux. Si les remboursements ne sont pas effectués, il y aura des sanctions et c’est la ville de Paris qui imposera ces amendes ».