Le vendredi dernier, devant la cour d’assises de Paris, l’individu originaire de l’Oise, connu sous le surnom de « roi de la belle », a utilisé son droit à la parole pour répondre à l’interrogatoire portant sur sa personnalité. Ancien braqueur de renom, il a ainsi eu l’opportunité de s’exprimer face aux magistrats et de faire valoir sa version des faits.
Redoine Faïd, un ancien braqueur, a comparu pendant quatre jours devant la cour d’assises de Paris, aux côtés de deux de ses frères et trois de ses neveux. Ils sont accusés d’avoir participé à son évasion en hélicoptère de la prison de Réau en 2018. Depuis cette évasion spectaculaire, Redoine Faïd est placé à l’isolement et ne peut pas avoir de contact physique avec sa famille lors des parloirs. Lors de son interrogatoire de personnalité, il admet être « un drogué de la liberté » et reconnaît les dégâts que cela a pu causer dans son entourage.
Redoine Faïd a passé la majeure partie de sa vie en prison, avec seulement deux ans de liberté conditionnelle entre 2009 et 2011. Il a également connu trois périodes de cavale. Il déclare être dans une optique de survie et prendre conscience de ses actions dans son parcours délinquant.
Lors du procès, ses frères et neveux sont également accusés d’avoir participé à sa seconde évasion en 2013, lorsqu’il avait plastiqué quatre portes de la prison de Sequedin et pris des surveillants en otage. Redoine Faïd, connu pour son amour du cinéma, a réussi à s’évader en organisant le braquage d’un hélicoptère de tourisme depuis sa cellule.
L’accusé exprime ses regrets envers sa famille et le pilote de l’appareil, et se décrit comme étant à la fois content et dégoûté de se retrouver aux assises. Il est content de sortir de l’isolement, mais dégoûté de la peine encourue, la perpétuité. Il se considère chanceux d’être en bonne santé grâce à ses avocats, qu’il qualifie de héros.
Il revient sur son parcours de vie, marqué par une enfance difficile avec un père qui quitte le foyer et une mère malade qui décède lorsqu’il a 18 ans. Malgré cela, il affirme être soudé avec sa fratrie et considère la famille comme le socle de sa vie. Il admet parfois être odieux avec ses proches, même lorsqu’ils l’ont aidé pendant ses périodes de cavale.
L’accusé reconnaît être accro au braquage mais nie que cela soit une drogue. Il affirme qu’il n’y a rien de grand dans le banditisme. Au cours de l’interrogatoire, il s’anime et fait même une blague sur une possible évasion du box en baskets. Il critique l’administration pénitentiaire et accuse l’État de briser les liens familiaux et de le pousser au suicide.
Redoine Faïd estime qu’il ne mérite pas un traitement carcéral aussi sévère, affirmant que même les terroristes et les violeurs ne subissent pas cela. Il soutient que l’ennui est la cause de ses évasions et que c’est un élément vital d’avoir des contacts avec les autres. Le procès doit durer sept semaines.