Mardi, Yaël Braun-Pivet convoque les chefs de groupes de l’Assemblée nationale pour discuter de la refonte du bureau. Les deux postes de vice-présidence RN de l’Assemblée nationale sont particulièrement visés par les verts.
Cyrielle Chatelain, à la tête du groupe écologiste à l’Assemblée nationale, a transmis une correspondance à ses pairs du Renaissance, du Modem et d’Horizons afin de les exhorter à corriger ce qu’elle qualifie d’« erreur initiale » : l’accession de deux vice-présidents issus du Rassemblement National (RN), grâce aux votes favorables de la majorité. L’offensive des écologistes est stratégique et fait mouche : nombre de partisans de Macron éprouvent en effet des remords d’avoir respecté le principe de distribution des postes basé sur la force de chaque groupe. Toutefois, mardi 26 septembre au soir, lors que la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, rassemblera l’ensemble des dirigeants des groupes, la position des écologistes risque d’être largement minoritaire.
Des justes retours et des scénarios de désastre
L’angoisse d’un remaniement total plane sur les couloirs de l’Assemblée. Le courant majoritaire a été tenté de tout revoir de fond en comble : l’accession des deux vice-présidents du RN, Sébastien Chenu et Hélène Laporte, mais également la commission des finances, présidée par Éric Coquerel du parti La France Insoumise. Un règlement de compte général pourrait s’avérer néfaste pour eux. C’est une partie de mikado, analyse un socialiste. « Si on enlève un mikado, on ignore quelles seront les conséquences », explique-t-il pour éclairer le manque d’enthousiasme de la Nupes à appuyer la démarche initiée par les Verts. Le Parti Socialiste (PS) ne voudrait pas perdre Valérie Rabault, actuellement sa vice-présidente, quant à La France Insoumise, elle ne souhaiterait pas non plus perdre Caroline Fiat, également en position de vice-présidence.
Les macronistes ne sont pas trop enclins non plus à tenter ce qu’on pourrait appeler un « billard à plusieurs bandes ». En cas de nouveau scrutin, ils pourraient être confrontés à un scénario catastrophe : une coalition d’oppositions unie contre eux pourrait potentiellement les priver de vice-présidents. Inversement, l’apocalypse pour ces mêmes oppositions serait que les macronistes s’emparent de tous les postes vacants. Le statu quo, encouragé par la présidente de l’Assemblée, compte de nombreux soutiens mais la rencontre s’annonce tendue.
Face à ces tractations, les députés du RN se montrent plutôt imperturbables, ayant déjà préparé une contre-offensive au cas où leurs vice-présidents seraient démis de leurs fonctions. « Ce sera un coup de pouce pour notre campagne pour les élections européennes », affirme un haut dirigeant, déjà déterminé à jouer pleinement la carte du sentiment d’injustice.