LR n’est pas le seul parti politique à être indécis pour les prochaines élections européennes de juin. La majorité présidentielle prévoit également de prendre son temps pour sélectionner son leader.
Dans l’actuelle scène politique, les partisans de Macron suivent de près la rivalité émergente à l’extrême droite entre Jordan Bardella et Marion Maréchal, ainsi qu’à gauche entre plusieurs listes concurrentes de la Nupes. Comme le laisse entendre un chef de la majorité, ils prévoient « d’observer attentivement leurs confrontations avant de lancer leur propre campagne au dernier moment ». Une telle situation est porteuse d’espoir, ajoute une ministre, qui estime que « les divisions parmi nos adversaires peuvent nous permettre de remporter les élections européennes ». Rappelons-nous qu’en 2019, c’était le RN qui avait gagné la première place. L’importance des prochaines élections est donc cruciale pour 2024, car elles constitueront en quelque sorte une élection intermédiaire, une occasion pour les opposants de faire résonner un vote anti-Macron.
Concernant la désignation de leur chef de file, le parti Renaissance ne l’annoncera que début janvier, pour les élections prévues le dimanche 9 juin 2024. Stéphane Séjourné, le dirigeant de ce parti et également président du groupe Renew – qui sont les alliés européens du président – est considéré comme « notre candidat privilégié« , affirme une députée européenne. Laurence Boone, la secrétaire d’État aux Affaires européennes, est également intéressée. Le nom de Thierry Breton, le commissaire européen, est également en lice, bien qu’un conseiller de l’exécutif mette en garde : « il représente l’Europe technocratique, ce qui pourrait ne pas être très judicieux face à Bardella ». Quoi qu’il en soit, le choix final sera à la discrétion d’Emmanuel Macron, qui choisira l’option qui lui semble la plus efficace. Il s’engagera également activement dans la campagne. Selon une ministre, « c’est une question de principes pour lui ».
Refuser de laisser le terrain à l’adversaire
Le soutien à l’Europe est un pilier fondamental de l’identité des partisans de Macron, le parti présidentiel ne va donc pas rester passif jusqu’à l’officialisation de la campagne. Le début des hostilités commencera par l’organisation d’un événement au campus de Renaissance à Bordeaux du 6 au 8 octobre, avec plusieurs tables rondes autour de thèmes européens, tels que l’environnement ou le pacte sur l’asile et l’immigration. « Nous présenterons le bilan de notre action à Strasbourg et nous dévoilerons nos plans pour la campagne », déclare un cadre du parti.
Le parti a d’ailleurs invité la présidente de la Commission, Ursula Von der Leyen, même si sa présence n’est pas encore confirmée. Dans la semaine qui vient, suivant les instructions du président, Renaissance comptera diffuser une vidéo et des tracts pour marquer le sixième anniversaire du discours de la Sorbonne de Macron sur l’Europe. Un prélude à l’entrée en lice officielle sera ainsi amorcé.