Jeudi 14 septembre, l’Élysée a annoncé que le président Emmanuel Macron serait présent le 23 septembre pour la cérémonie religieuse dirigée par le pape François au stade Vélodrome, dans le cadre de sa participation aux rencontres méditerranéennes qui auront lieu à Marseille.
Emmanuel Macron, Président de la République française, est un fervent admirateur de Marseille, sa « ville privilégiée », comme il le déclare souvent. En outre, il est un supporter de l’équipe de football de cette ville. Il se prépare à assister à un événement au stade Vélodrome, bien qu’il ne s’agisse pas d’un match de football, mais de la présence d’une seule « personne vêtue de blanc », en référence au Papa, par opposition à la présence des onze joueurs de l’OM habituellement présents. Cette décision a entraîné une vague de critiques, principalement de la part de la gauche, notamment de La France Insoumise. Jean-Luc Mélenchon affirme que le Président Macron, en faisant cela, menace le concept de laïcité et enfreint la loi de 1905 qui stipule la séparation de l’Église et de l’État.
Comme toujours, une distinction doit être faite entre les termes précis de la loi et sa philosophie générale. La loi de 1905 ne prohibe en aucun cas qu’un Président en exercice fréquente un lieu de culte. De Charles de Gaulle à Nicolas Sarkozy, en passant par Jacques Chirac, de nombreux présidents l’ont fait. Ce n’est pas la première fois non plus qu’un Président assiste à une messe pontificale, la dernière datant de 43 ans, où Valéry Giscard d’Estaing a assisté à une messe célébrée à Notre-Dame par Jean-Paul II en 1980.
Un message politique ambigu
Cependant, il est totalement justifiable de prétendre que ce geste contredit l’essence même de la loi de 1905, qui protège la liberté de conscience pour tous, qu’ils soient croyants ou non, mais qui établit une séparation définitive entre les institutions religieuses et l’État. L’État, étant neutre, alors que la République laïque« ne reconnaît, ne finance, ni ne subventionne aucune forme de culte ». D’ailleurs, le signe que sa présence n’était pas une évidence, l’Élysée a insisté sur le fait que le Président ne participera pas à l’eucharistie, c’est-à-dire qu’il ne recevra pas la communion.
C’est par conviction personnelle qu’Emmanuel Macron a pris cette décision – il avait déclaré il y a quelques années vouloir « rétablir » le lien qu’il considérait « endommagé » entre l’État et l’Église. Mais probablement aussi pour faire un clin d’œil à un électorat catholique généralement associé à la droite.
Le problème est que ce message politique vient perturber deux autres messages : l’engagement du gouvernement à protéger la laïcité contre les menaces des communautés religieuses, illustré par l’interdiction du port de l’abaya à l’école ; et l’objectif de légiférer sur la fin de vie. Au sein de la majorité, la présence du Président à la messe papale ne fera qu’intensifier les inquiétudes de ceux qui sont préoccupés par sa discrétion sur la mise en place d’une aide active à mourir, une réforme à laquelle l’Église catholique est fermement opposée.