La chef du gouvernement convoque ce mercredi les représentants politiques de la Nouvelle-Calédonie. Elle vise à reprendre les pourparlers, qui sont aujourd’hui dans une impasse, au sujet du futur statut institutionnel de l’ensemble d’îles situé dans le Pacifique.
Le pouvoir central aspire à rassembler les fervents de la France et les partisans de l’indépendance de Nouvelle-Calédonie autour d’une même table. Suit à l’issue du troisième référendum en 2021 qui a confirmé l’appartenance de la Nouvelle-Calédonie à la France, aucun échange tripartite réunissant l’Etat, les indépendantistes et les non-indépendantistes n’a eu lieu pour envisager la suite. Il faut dire que les chefs indépendantistes, ayant appelé à boycotter le dernier référendum et ne validant pas ses résultats à cause du faible taux de participation, ont freiné ce processus.
Un bon lot de leaders indépendantistes a également boudé une réunion présidée par Emmanuel Macron à Nouméa en juillet dernier. Cependant, le gouvernement nourrit l’espoir qu’en ce mercredi 6 septembre, lors du discours d’Élisabeth Borne à Matignon, aucun participant ne se soustraira à l’événement. Du côté du grouping indépendantiste nommé FLNKS qui regroupe trois partis, deux ont confirmé leur présence et les dirigeants du troisième sont effectivement arrivés à Paris.
Tracer les contours de la nouvelle relation
Au programme de cette allocution de la Première ministre, on vise à relancer le débat en stand-by sur le futur institutionnel de cet ensemble d’îles du Pacifique. Succédant au discours d’Élisabeth Borne, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur et des outremers, sera le pilote des tractations. L’enjeu réside dans l’établissement des contours de la future relation entre la Nouvelle-Calédonie et la métropole, la considération d’une éventuelle nouvelle délégation de compétences à Nouméa, le réajustement des fonctionnalités des institutions locales, la résolution de problèmes électoraux, et surtout, la définition de la formule qui garantit le droit des Calédoniens à l’autodétermination.
La pression monte puisque le président de la République s’engage à réviser la constitution au début de 2024, avant les prochaines élections provinciales, normalement prévues en mai. « Il est crucial que la révision constitutionnelle soit sur la planche du conseil des ministres en novembre au plus tard, » témoigne un élu loyaliste qui « lament que les choses stagnent ».
Assurer la rentabilité du secteur du nickel
Outre les thématiques politiques et institutionnelles, une autre question cruciale est à l’ordre du jour de cette semaine à Paris : le nickel. La Nouvelle-Calédonie abrite parmi les plus importants gisements de nickel du monde, un minerai vital pour la fabrication des batteries de voitures électriques. Et pourtant, les trois entreprises calédoniennes productrices sont déficitaires depuis une dizaine d’années. Comment parvenir à rentabiliser ce secteur en pleine transition énergétique ? Ce point clé fait aussi partie des débats stratégiques de la semaine.