L’ONU a publié une déclaration ferme disant qu’elle s’oppose à la plupart des codes vestimentaires pour les femmes en toutes circonstances après que la France a interdit à ses athlètes olympiques de porter le hijab aux Jeux Olympiques de Paris 2024.
« Personne ne devrait imposer à une femme ce qu’elle doit porter ou ne pas porter », a déclaré la porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, Marta Hurtado, aux journalistes à Genève.
Le commentaire de Hurtado intervient après que le ministre français des Sports a déclaré que les athlètes du pays n’auraient pas le droit de porter le foulard pendant les Jeux Olympiques, conformément aux règles du pays en matière de laïcité.
La ministre française des Sports, Amélie Oudéa-Castera, a répété dimanche que le gouvernement était opposé à « toute manifestation de symboles religieux lors d’événements sportifs ».
🔴 Malgré l’absence d’interdiction du Comité International Olympique, les athlètes français ne pourront pas porter le foulard aux Jeux Olympiques de #Paris2024a annoncé la ministre des sports Amélie Oudéa-Castéra sur le plateau de Dimanche politique sur France 3. pic.twitter.com/jfXm6qoQ7y
– CCIE (@CCIEurope) 25 septembre 2023
« Qu’est-ce que cela signifie ? Cela signifie l’interdiction de tout prosélytisme. Cela signifie une neutralité absolue dans les services publics », a-t-elle déclaré à la télévision France 3.
« L’équipe de France ne portera pas le foulard. »
Hurtado n’a pas abordé directement la position de la France.
« Valeurs laïques »
Cependant, Hurtado a souligné que la Convention internationale de 1979 sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes excluait les pratiques discriminatoires.
« Tout État partie à la convention a l’obligation de modifier les modèles sociaux ou culturels fondés sur l’idée de l’infériorité ou de la supériorité des deux sexes », a déclaré Hurtado.
« Les pratiques discriminatoires à l’encontre d’un groupe peuvent avoir des conséquences néfastes », a-t-elle souligné.
« C’est pourquoi les restrictions sur l’expression des religions ou des convictions, comme le choix vestimentaire, ne sont acceptables que dans des circonstances très spécifiques », a-t-elle expliqué.
Cela, a-t-elle dit, signifiait des circonstances « qui répondent aux préoccupations légitimes de sécurité publique, d’ordre public, de santé ou de moralité publiques de manière nécessaire et proportionnée ».
Les lois françaises interdisent le port de symboles religieux « ostentatoires » dans certains contextes, comme dans les écoles publiques et par les fonctionnaires, au nom de la laïcité.
Les couvre-visages complets ont été interdits en 2010.
En juin, le Conseil d’État français a confirmé l’interdiction faite aux footballeuses de porter le hijab.