Le procès de l’acte terroriste qui a entraîné la tragique mort d’un couple de policiers, survenue en juin 2016, entre dans sa troisième journée. Leur enfant a été témoin de cette terrible scène. Devant la cour d’assises spéciale de Paris, les différents enquêteurs se relaient à la barre pour témoigner. Cette audience se poursuivra jusqu’au 10 octobre.
Le procès de l’attentat de Magnanville se poursuit devant la cour d’assises spéciale de Paris. Après avoir entendu l’accusé Mohamed Aberouz pendant plusieurs heures, les magistrats écoutent désormais les témoignages des enquêteurs anti-terroristes, qui témoignent sous anonymat. Ces derniers sont désignés par des acronymes tels que « Sdat 99 », « DGSI 1797 » et « Sdat 133 ». « Sdat 99 », un commissaire de la sous-direction anti-terroriste, prend la parole en premier. Il détaille les sept années d’enquête d’un ton rapide et sans lire ses notes. Malgré l’intérêt de son exposé, il exprime également une certaine frustration en raison du manque de collaboration des parties prenantes. « Sdat 99 » ne peut pas expliquer pourquoi les proches des victimes ont été visés. Cependant, il apporte des éléments de réponse concernant le déroulement de l’attaque. Il affirme que Jessica Schneider a été agressée avant l’arrivée de Jean-Baptiste Salvaing dans leur maison. Les analyses montrent que l’attaque a été soudaine et Larossi Abballa a commencé à consulter l’ordinateur des victimes avant l’attaque de Jean-Baptiste.
Concernant la fuite de l’accusé, « Sdat 99 » explique qu’il s’est rendu plusieurs fois dans la zone pavillonnaire de Magnanville et qu’il a pu passer inaperçu car les jardins sont en communication les uns avec les autres. Il soutient donc que les lieux sont propices à une fuite discrète. Il aborde également l’importance d’une trace ADN retrouvée sur l’ordinateur des victimes, qui a fait évoluer l’enquête et remis en question l’hypothèse du loup solitaire. Cependant, il précise que cet ADN n’est pas le seul élément déterminant et qu’il ne peut pas affirmer ce que l’accusé a fait avec l’ordinateur. « Sdat 99 » souligne également le comportement « étrange » de Mohamed Aberouz, qui prétend avoir découvert l’attentat après s’être réveillé mais a supprimé son compte Telegram au moment de l’attentat. Enfin, l’enquêtrice « Sdat 133 » déclare que la proximité entre l’accusé et le terroriste ne se limite pas à de simples banalités, mais que Mohamed Aberouz a pu influencer idéologiquement Larossi Abballa, car ils partagent une idéologie commune.
Le procès se poursuit avec de nombreuses zones d’ombre, notamment le choix des victimes Jean-Baptiste Salvaing et Jessica Schneider. Les enquêteurs tentent de comprendre si l’accusé a participé au repérage des victimes et si les liens entre lui et le terroriste étaient uniquement amicaux. La journée se termine avec le témoignage de « Sdat 133 », qui conclut que la proximité entre les deux hommes va au-delà de la simple amitié et que Mohamed Aberouz a eu une influence idéologique sur Larossi Abballa.