Les avis des leaders de l’opposition sont partagés suite à leur rencontre avec Emmanuel Macron à Saint-Denis. Quelques-uns ont salué la sincérité de la discussion tandis que d’autres, en revanche, remettent en question les objectifs de cette démarche. Une nouvelle rencontre doit être programmée.
Emmanuel Macron envisage de rassembler une nouvelle fois les dirigeants des 11 partis ayant un groupe au parlement, dans un format et des conditions similaires à celles de la rencontre qui a eu lieu le mercredi 30 août à Saint-Denis, selon des informations obtenues par 42mag.fr auprès des proches du président. Au terme de cette réunion qui a duré 12 heures, le président français a évoqué la possibilité d’une future conférence sociale axée sur les rémunérations pour les métiers et les catégories professionnelles se situant en dessous du salaire minimum, sans pour autant se prononcer ou s’engager fermement sur la question d’un référendum. Le cercle rapproché de M. Macron se félicite de ce qui a été une occasion de politique importante, de solidarité, de reconnaissance et de responsabilité, alors que l’opposition critique l’absence de progrès substantiels.
« Est-ce tout ce qu’il y a ? »
Manuel Bompard, député de La France insoumise, a réagi sur X (ex-Twitter) avec un sentiment de déception « Est-ce tout ce qu’il y a ? ». Il a déclaré plus tard sur 42mag.fr qu’il trouvait assez ridicule de passer douze heures sans obtenir de véritable résultat ou annonce concrète. Il a même eu l’impression d’être un peu hors du monde. M. Bompard craint que cette initiative ne serve qu’à créer l’illusion qu’Emmanuel Macron est prêt à donner de l’importance aux opinions de l’opposition. Il considère le chef de l’État comme déconnecté des préoccupations réelles des Français.
Marine Tondelier, la secrétaire nationale d’Europe écologie les verts, a également exprimé sa déception. « Nous sommes arrivés pleins d’espoir, nous avons assisté, nous avons été déçus, » a-t-elle dit. Elle a conclu que ces 12 heures de discussion semblaient totalement déconnectées de l’urgence environnementale et sociale.
Un échange « poli » et « honnête »
Toutefois, le socialiste Olivier Faure s’est réjoui des conditions de l’échange. Il a souligné que le dialogue avait été mené de façon très courtoise et en même temps très directe. Le débat a également été jugé franc par Jordan Bardella, président du Rassemblement national.
« Je suis plutôt sceptique »
Cependant, Éric Ciotti, le président des Républicains, a exprimé quelques réserves. Il se demande ce que va donner cette initiative et regrette que rien de concret n’ait été annoncé. Il espère que cette rencontre ne se résumera pas à une simple opération de communication. Il a émis l’hypothèse que cette réunion pourrait soit ne donner aucun résultat, soit permettre à certaines propositions de se développer, notamment celle d’un recours plus fréquent au référendum, proposition qu’il a lui-même portée.