L’association des propriétaires immobiliers, l’Union nationale, appuie la proposition de Bruno Le Maire de repousser l’interdiction de location de logements énergivores. La législation a cependant été adoptée, avec une mise en application graduelle à compter du premier jour de l’année 2025.
« Ce n’est rien d’autre que du bon sens », commente Christophe Demerson, représentant de l’Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI), suite aux déclarations controversées de Bruno Le Maire lors d’une interview accordée aux lecteurs du quotidien Le Parisien. Le ministre de l’Économie et des Finances a effectivement laissé entendre, de façon personnelle, qu’il est en faveur d’un report de l’interdiction de mise en location des logements dits « passoires thermiques ».
Un décret a pourtant été promulgué interdisant aux propriétaires de biens immobiliers classés G par le diagnostic de performance énergétique de louer ces derniers après le 1er janvier 2025. Cette interdiction sera appliquée aux habitations classées F en 2028 et en 2034 pour les logements de catégorie E.
« Bruno Le Maire peut prendre la porte! »
Malgré l’existence de cette loi, Bruno Le Maire reste convaincu qu’il faut revoir le calendrier prévu, une proposition que soutient Christophe Demerson. « Tous les intervenants dans le domaine immobilier sont conscients que les objectifs ne seront pas atteints », argumente-t-il. « La disponibilité des matériaux est limitée et le temps est un facteur contraignant. »
Dans une déclaration à FranceInfo, Christophe Demerson ajoute qu’il est impossible de rénover des millions d’appartements d’un seul coup : « On ne peut pas rénover des millions d’appartements comme par enchantement! ».
Cependant, la publication du décret en août a suscité une vive polémique. Danyel Dubreuil, à la tête du collectif « Rénovons », affilié au CLER-Réseau pour la transition énergétique, déclare : « Il existe un gros problème, car ces propriétaires qui ont les moyens obligent des familles aux ressources limitées à vivre dans des conditions que la loi actuelle qualifie d’indécentes. Par conséquent, si Monsieur Le Maire ne soutient pas la décision du gouvernement, il a plutôt la possibilité de quitter son poste ! Ou alors, il doit s’informer correctement sur le sujet pour éviter de diffuser de grosses contre-vérités, comme l’idée que les propriétaires des passoires thermiques seraient des personnes sans moyens pour rénover. »
Le collectif « Rénovons » met également l’accent sur l’aspect de santé publique, rappelant que les logements énergivores peuvent engendrer divers troubles de santé chroniques, des problèmes respiratoires ou encore des maladies cardio-vasculaires.