Le Parti socialiste n’a pas encore entériné de manière formelle l’idée d’une liste indépendante pour les futures élections européennes de juin. Par conséquent, l’agitation et l’incertitude commencent à s’installer au sein de ses membres. C’est l’actualité du jour à retenir.
Une réunion au niveau national du Parti socialiste était censée se tenir le mardi 29 août, afin d’échanger sur la question des élections européennes et de lancer une consultation des militants en fin de mois de septembre pour approuver la stratégie d’une liste autonome. Or, cette réunion a fait les frais d’une annulation. De façon officielle, c’est parce qu’Olivier Faure, le chef du Parti socialiste, était à pied d’œuvre pour sa rencontre avec le président Emmanuel Macron. C’est une justification plutôt légitime car il lui était impossible de se rendre à cette importante rencontre avec le président de la République, qui s’est d’ailleurs éternisée pendant 12 heures, en y allant les mains vides. Ce report d’événement engendre cependant une certaine frustration au sein de certains socialistes.
« On maintient le suspens, cette incertitude devient insupportable, elle nous irrite tous » déplore un député, déconcerté par les propos tenus par Olivier Faure à Blois la semaine précédente.
Le secrétaire général a affirmé qu’il n’entraverait en aucun cas la voie vers l’union, rejettant ainsi l’accusation de division pour les européennes sur les écologistes et les communistes. Ces mots ont suffi à provoquer cette réponse de Jean-Luc Mélenchon sur Twitter : « Donc, Faure accepte l’idée d’une liste commune pour les Européennes. Il ne reste plus qu’EELV et le PC à convaincre. On avance ». Un socialiste qui désapprouve la Nupes s’insurge : « Le PS pourrait-il enfin faire preuve de clarté et de détermination dans la défense de ses valeurs ? » Des valeurs qui, à son sens, sont incompatibles avec celles des Insoumis en ce qui concerne l’Ukraine et le respect du droit européen.
Selon un haut responsable du parti, ces socialistes qui commencent à douter de l’honnêteté d’Olivier Faure n’ont pas de quoi se faire du souci, estimant que « ils aiment se faire peur ». Un des proches d’Olivier Faure en rajoute en disant qu’il n’y aura pas de liste Nupes et que Mélenchon essaye seulement de marginaliser EELV et le PC. Le PS finalise actuellement son projet pour les élections européennes, attendu pour la fin de septembre. Une autre réunion au niveau national est prévue pour le mardi 5 septembre. « J’espère que les Européennes seront bien à l’ordre du jour » s’impatiente un élu, confirmant ainsi le climat de défiance au sein du parti socialiste.
La proposition de service de Ségolène Royal qui proposait de conduire une liste d’union n’a pas véritablement modifié la donne. « Personne ne la désire comme tête de liste », tranche un député. L’idée de se tourner vers l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve, qui a quitté le PS à la création de la Nupes, ne soulève pas davantage d’enthousiasme. « Il veut faire la paix avec nous car il n’aurait pas d’espace avec une liste PS autonome » critique un proche d’Olivier Faure avant d’ajouter : « il est trop démodé ».