Quatre mois après l’annonce incendiaire faite contre l’administration par la réalisatrice française à l’occasion du Festival de Cannes, la chef du gouvernement a répondu à la cinéaste, dimanche, lors de son passage sur BFMTV.
Nouvelle critique de la réalisatrice Justine Triet par Elisabeth Borne
Aux yeux d’Elisabeth Borne, ce dimanche, Justine Triet, qui a dirigé le film Anatomie d’une chute doit « considérer attentivement son lien avec la réalité« , après que la gagnante de la Palme d’Or a vivement critiqué le pouvoir en place en mai dernier.
Justine Triet, lors de la remise des prix à Cannes, avait dénoncé la « commercialisation de la culture que le gouvernement néolibéral soutient« , qui est, selon son point de vue, en train de « démanteler l’exception culturelle française, cette même exception culturelle sans laquelle elle n’aurait pas été présente ce jour-là« . La réalisatrice avait aussi fait allusion à « une contestation puissante et consensuelle sans précédent » en France face à la réforme des retraites, que l’exécutif avait « niée de manière scandaleuse« .
« Je me rendrai pour regarder ce film, qui semble remarquable« , a rétorqué Mme Borne lors de son passage sur BFMTV. Le 28 septembre, la première ministre avait pourtant admis dans une interview avec Le Monde être toujours « offusquée » et refuser d’assister à la projection de ce film – «Je ne peux pas l’envisager« .
« On m’a dit que c’est un film sur le lien avec la réalité », a signalé la cheffe du gouvernement ce dimanche sur BFMTV. « Il se peut que la réalisatrice doive réévaluer son propre lien avec la réalité lorsqu’elle considère que nous ne soutenons pas suffisamment la création« , a-t-elle ajouté, en jugeant « plutôt shockant » le discours de Justine Triet « dans une nation qui apporte autant de soutien à la création« . « Je suis certaine que bon nombre d’acteurs du secteur culturel se rappellent des aides considérables que nous avons fournies pendant la crise de la COVID« , a réaffirmé la première ministre.
Anatomie d’une chute, qui a l’intention d’analyser en détail les relations de pouvoir au sein d’un duo d’artistes, a franchi le cap du million de spectateurs en salle en septembre, un mois après sa sortie.