L’estimation de l’Observatoire, dirigée par René Dosière, suggère que le budget annuel de la présidence, auparavant approuvé à 114,4 millions d’euros, pourrait finalement se situer « entre 123 et 127 millions ».
La présidence de la République fait face à une situation budgétaire exceptionnelle. Selon les observations de René Dosière, ex-député socialiste et actuel président de l’Observatoire de l’éthique publique, le budget présidentiel en 2023 a connu une dérive significative, due principalement aux frais inhérents aux déplacements. Le budget prévu initialement était de 114,4 millions d’euros, mais selon les estimations les plus récentes, il pourrait osciller entre 123 et 127 millions d’euros, a-t-il indiqué à l’AFP le vendredi 6 octobre.
L’expert politique souligne une inflation des coûts entre 12 à 15% comparé à l’année précédente, attribuant l’essentiel de cette progression aux dépenses liées aux déplacements qui sont passées à 23 millions d’euros, alors qu’elles étaient estimées à 16 millions, selon les chiffres officiels dans le cadre du projet de loi de finances 2024. Toutefois, il rappelle que malgré cette augmentation, le budget de l’Élysée reste relativement faible par rapport à l’ensemble des dépenses publiques. Cependant, il juge surprenant le dépassement budgétaire de 2023, une situation sans précédent depuis l’existence d’un budget de la présidence, fait-on remarquer du côté de cet observatoire, qui compte parmi ses membres des chercheurs et des parlementaires de tous bords politiques.
Une activité présidentielle très soutenue
Au regard d’un document joint au projet de loi de finances 2024, il est stipulé qu’un ensemble de mesures destinées à contenir les dépenses de la présidence pourraient atteindre « un pallier en 2023″ de 127,4 millions d’euros pour finalement revenir à 122,9 millions d’euros.
Ce rapport met en exergue « des facteurs inflationnistes circonstanciels » qui ont influé sur le budget de l’Elysée, mentionnant par exemple « l’augmentation inévitable de certains postes de dépenses tels que les tarifs de l’énergie », « les répercussions sur l’ensemble de l’année des mesures salariales 2022 » ou encore « l’intense activité présidentielle ». La présidence a également dû faire face à une hausse des demandes de réajustement de prix dans le cadre de ses marchés publics, comme le précise le document.