Le Festival Lumière de Lyon exhume des pépites oubliées du cinéma patrimonial. Parmi ces joyaux, « Le Voyage du Père » signé Denys de la Patellière est mis en lumière, avec une icône du septième art français : Fernandel. Par le biais de ce film peu connu, on explore de nouvelles dimensions de l’acteur et de la cité sous plusieurs angles inédits.
Avec l’arrivée de l’automne, Lyon devient le théâtre du Festival Lumière, un événement cinématographique axé sur l’appréciation des films patrimoniaux et sur la redécouverte de perles du 7e art.
Le film intitulé « Le Voyage du Père », réalisé par Denys de la Patellière et mettant en vedette la légende du cinéma Fernandel, est l’une de ces merveilles injustement oubliées qui est remise sous les projecteurs lors de ce festival, permettant à une nouvelle génération de spectateurs de le découvrir.
Un autre aspect de Fernandel
La raison pour laquelle « Le Voyage du Père » n’a pas eu le succès escompté à l’époque de sa sortie pourrait être que Fernandel était plus populaire pour ses rôles comiques que dramatiques, comme on peut le voir dans des films comme « La Vache et le Prisonnier », « Le Petit Monde de Don Camillo », et « La Cuisine au beurre ».
Cependant, en 1966, cinq ans avant sa mort, Fernandel, l’acteur préféré des Français, a fait le choix audacieux de mettre de côté son humour pour endosser un rôle plus grave. Bien que le rôle ait été initialement écrit pour Jean Gabin, seul Fernandel pouvait lui donner l’émotion requise. Parlant de Gabin, Fernandel a dit un jour : « C’est un dur, moi je suis un doux. »
« C’est peut-être le film dramatique le plus important de ma carrière. »
Fernandel
Tout au long du film, Fernandel, dans toute sa tendresse, interprète un père blessé. Originaire du Jura, il abandonne sa vie rurale pour partir à la recherche de sa fille qui est devenue une prostituée pour survivre dans les rues de Lyon. L’histoire suit son parcours jonché de doutes et de craintes envers des retrouvailles possibles, oscillant entre fierté et chagrin, il fait ressentir, à travers l’écran, cet amour inconditionnel d’un père pour sa fille.
Une traversée à travers le temps
« Le Voyage du Père« , tiré d’un roman de Bernard Clavel, emmène les spectateurs dans un voyage nostalgique dans le Lyon des années 60, grâce au Festival Lumière. En suivant les pas de Fernandel, on replonge dans une ère révolue de cette ville, avant les transformations apportées par Louis Pradel, maire de Lyon de 1957 à 1976. Tourné sur les quais de Saône, le film est un véritable trésor d’images d’archives du patrimoine historique et culturel de Lyon. Il nous permet de révisiter des lieux emblématiques de la ville, comme les Halls des Cordeliers, qui étaient en ce temps le cœur vibrant de la ville, bien avant le complexe de la Part-Dieu, ou le passage du Palais de Justice.
Le Festival Lumière se tiendra jusqu’au 22 octobre. Les deux dernières séances pour voir le film auront lieu le mercredi 18 octobre à 16h30 au cinéma UGC de Confluence, avec la présence de Jean Ollé-Laprune, et le samedi 21 octobre à 16h au Hangar de l’Institut Lumière.