Mercredi, Nabil Ennasri a été incarcéré provisoirement tandis que Jean-Pierre Duthion a été soumis à des mesures de contrôle judiciaire. Cette enquête vise principalement à élucider des accusations liées à des pratiques de corruption et de trafic d’influence.
Le chercheur en sciences politiques Nabil Ennasri a été formellement mis en examen pour abus de confiance, corruption privée, blanchiment, blanchiment de fraude fiscale aggravée, corruption d’agent public et trafic d’influence d’agent public, selon une source judiciaire citée par l’Agence Radio France le mercredi 4 octobre. Il a été placé en détention provisoire. Son avocat, Me Yassine Bouzrou, a déclaré : « Mon client fait pour l’instant usage de son droit au silence ».
De même, le lobbyiste Jean-Pierre Duthion a également été mis en examen, mais les qualifications de cette mise en examen ne seront communiquées que ultérieurement. Il a été placé sous contrôle judiciaire. Les avocats du lobbyiste, Robin Binsard et Guillaume Martine, ont commenté : « Jean-Pierre Duthion repart libre de cette série d’auditions et attend désormais que l’information judiciaire aboutisse à sa mise hors de cause. Les infractions qui lui sont reprochées sont vivement contestées : il n’a jamais versé de rémunération à un parlementaire, ni à un journaliste. Il est aujourd’hui contraint de devoir justifier de ses activités de lobbyiste, au mépris du secret des affaires. »
L’enquête sur l’affaire continue sous la direction des juges d’instruction. Elle porte sur des chefs de corruption active et passive d’une personne privée, de corruption et de trafic d’influence, actifs et passifs, en bande organisée, d’un élu public, d’abus de confiance, de blanchiment, de blanchiment de fraude fiscale, de non-respect par un représentant d’intérêt de ses obligations de communication à la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP) et de travail dissimulé.
Le rôle du lobbyiste Jean-Pierre Duthion dans plusieurs opérations d’influence étrangère a été mis en lumière par l’enquête « Story Killers », dirigée par le consortium français de journalistes « Forbidden Stories » en collaboration avec la cellule investigation de Radio France. Selon les révélations, un journaliste de BFMTV aurait diffusé des informations biaisées à la demande de Jean-Pierre Duthion.