Mercredi après-midi, les sénateurs comptaient tenir une discussion sur une résolution visant à dénoncer les offenses commises par le Hamas et à appuyer Israël. Cependant, le gouvernement ne l’a pas permis.
À la Chambre haute, les blocs Les Républicains, Centriste, Horizons et Renaissance – en somme, la majorité du Sénat alignée à droite ainsi que celle présentielle – avaient conjointement proposé une résolution qui « réprouve les actes terroristes du Hamas et exprime un appui inébranlable au peuple israélien ». Un document où ces sénateurs expriment leur réprobation concernant des « actes criminels contre l’humanité » perpétrés par le Hamas et sollicitent du gouvernement la reconnaissance internationale de ces actes comme étant tels.
Ils incitent également le gouvernement à imposer « un contrôle très strict » sur les fonds alloués à la bande de Gaza, afin de garantir qu’une portion ne puisse être utilisée pour financer le Hamas. Cependant, cette résolution proposée ne sera pas discutée par les sénateurs ce mercredi 18 octobre en fin d’après-midi, car le gouvernement ne l’a pas intégrée à l’agenda du jour.
« Dans les circonstances présentes, le langage peut vite s’enflammer », explique un conseiller de l’executif. « Il est donc nécessaire de mesurer les implications symboliques d’une telle résolution ». Pour ne pas entacher les actions diplomatiques françaises, le gouvernement préfère maintenir un profil bas, justifie un représentant de la majorité. Ceci alors que la France s’emploie à déjouer toute escalade de tensions dans la région et à obtenir la libération des otages toujours sous l’emprise du Hamas, dont les citoyens français.
Un débat parlementaire prévu concernant la situation au Moyen-Orient
L’annulation de ce débat a provoqué une vive réaction parmi les sénateurs. Gérard Larcher a aussitôt contacté le ministre chargé des relations avec le Parlement, Franck Riester. Bruno Retailleau, le leader du groupe Les Républicains, dénonce un « dédaigneux mépris du Parlement, qui selon l’avis du gouvernement, ne serait pas en mesure de conduire une discussion mature et responsable sur ce sujet. » Un autre sénateur s’exclame avec agacement : « Dans ces conditions, tout sujet de discussion devient tabou. » Pour tenter de calmer les esprits avec la Chambre haute, le gouvernement envisage l’organisation d’un débat la semaine prochaine au Parlement sur la situation au Moyen-Orient. Les modalités sont en cours de finalisation, mais à priori le débat envisagé, contrairement à la résolution proposée, n’aura pas d’aboutissement dans un vote.