Mardi 17 octobre, l’Observatoire français des conjonctures économiques a rendu public ses projections pour l’année 2024, qui sont notablement moins enthousiastes que celles formulées par le gouvernement. La cible du plein-emploi semble s’évanouir face à une économie qui tourne au ralenti.
Le gouvernment fait-il preuve d’excès d’optimisme dans ses prévisions économiques? Selon l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), une décélération significative de l’activité économique serait à prévoir l’an prochain, avec une croissance ne dépassant pas 0,8% du produit intérieur brut (PIB), bien loin des 1,4% sur lesquels mise le ministère de l’Économie.
D’après l’OFCE, cette conjoncture défavorable, conjuguée à la cessation du soutien économique inconditionnel de l’État et à la nécessité de rembourser les prêts garantis par l’État – largement sollicités durant la crise sanitaire – va entraîner une recrudescence de faillites et de pertes d’emplois. Si plus d’entreprises se trouvent contraintes de fermer leurs portes, le taux de chômage risque de grimper dès les derniers mois de l’année. En conséquence, le taux de chômage pourrait atteindre les 8% fin 2024, contre 7 % actuellement. Pourtant, le gouvernement continue de mettre en avant ses succès en matière d’emploi et maintient son objectif d’atteindre le plein emploi, autrement dit réduire le taux de chômage à 5% d’ici la fin du mandat – un objectif jugé plutôt audacieux par ces experts.
En ce qui concerne l’inflation, la nouvelle serait plutôt positive. On s’attend à un ralentissement de la hausse des prix en 2024 – à environ 3,3% en moyenne, soit une baisse de deux points par rapport à cette année. Cette décrue de l’inflation pourrait s’expliquer par le fait que les prix de l’énergie, après une envolée, devraient se stabiliser, ainsi que la poursuite de l’augmentation des taux d’intérêt des banques centrales afin de renchérir le coût de l’argent, ce qui pourrait compliquer l’obtention de crédits pour les entreprises comme pour les particuliers.
Des projections qui n’intègrent pas encore les conséquences du conflit en Israël
L’incertitude règne sur le plan économique international. Ces prédictions ne tiennent pas compte des conséquences potentielles du conflit en Israël. Ainsi, l’OFCE n’écarte pas la possibilité que le conflit en cours puisse avoir un impact sur les prix de l’énergie – le prix du pétrole pourrait augmenter. Si la situation s’aggrave, cela pourrait également se répercuter sur l’activité économique. La menace d’attentats pourrait conduire les gens à voyager moins, à sortir moins, à consommer moins… Une issue incertaine qui ne contribue pas à rassurer les acteurs économiques et à instaurer un climat de confiance, facteur essentiel pour l’économie.