Lors de l’enquête, un nombre impressionnant de 200 000 fichiers ont été trouvés, ce qui a permis à la police de progresser dans l’affaire. Suite à ces découvertes, plusieurs personnes impliquées dans l’affaire ont été arrêtées et placées en détention provisoire. De plus, les autorités prévoient de procéder à de nouvelles arrestations dans les prochains jours. L’ampleur de cette affaire a poussé les forces de l’ordre à intensifier leurs efforts afin de mettre un terme à ces agissements criminels.
Trente-et-un individus, suspects d’avoir géré et utilisé du contenu pédopornographique via l’application de messagerie chiffrée Signal, ont été appréhendés mi-novembre dans le cadre d’une opération de grande envergure menée en France et en Europe, comme l’a annoncé la gendarmerie le lundi 27 novembre. Au total, plus de 200 000 fichiers ont été découverts, 40 groupes pédocriminels ont été passés au crible et 49 équipements numériques ont été saisis.
Le point de départ de cette opération remonte à une dénonciation du Centre américain pour les enfants disparus et exploités (NCMEC) pour « détention de matériel pédopornographique », concernant un homme d’une trentaine d’années résidant à Marmande, dans le Lot-et-Garonne, qui avait été placé en garde à vue en février dernier, comme l’ont confirmé les gendarmes, reprenant une information du journal Sud Ouest.
Des interpellations dans toute l’Europe
L’exploitation des supports numériques, lancée par les enquêtrices de la Section de recherche de Bordeaux, a permis d’identifier sept groupes de discussion, huit administrateurs et trois espaces de stockage sécurisés. « Une enquête menée par des gendarmes sous pseudonyme permet alors d’identifier toutes les parties prenantes : les administrateurs, les fournisseurs, les utilisateurs… », explique le colonel Pascal Péresse, chef de la division des opérations au Centre de lutte contre les criminalités numériques (C3N).
En visionnant des images particulièrement choquantes, environ « 700 individus de 73 nationalités différentes » ont ainsi été identifiés par plus de 70 enquêteurs, dont 25 spécialisés en nouvelles technologies, au pôle de Cergy-Pontoise, et dans les antennes locales de Bordeaux, Lille, Versailles ou Metz d’Europol et d’Interpol. Entre le 13 et le 17 novembre, « 10 personnes impliquées ont été arrêtées en Espagne, 5 en Hongrie, 4 en Belgique et 2 en Bulgarie, soit 21 arrestations au sein de l’Union européenne et 10 en France ».
« D’autres arrestations sont également prévues prochainement en Finlande, en Roumanie et en Ukraine », précise le colonel Péresse. Plusieurs individus impliqués ont été placés en détention provisoire. Certains sont également poursuivis pour viols sur un mineur de moins de 15 ans et corruption de mineurs. Parmi les personnes interpellées, aux profils divers, se trouvent notamment un ancien instituteur de Mayotte, un pédiatre hongrois, un animateur radio et des touristes ayant effectué des voyages en Thaïlande.