L’entourage présidentiel commence à se mettre en ordre de bataille pour les élections européennes qui auront lieu le 9 juin 2024, cependant la décision concernant l’identité de la personne qui sera en tête de liste n’a pas encore été prise.
Qui se dressera face à Jordan Bardella, actuellement favori des sondages ? Cette interrogation suscite de nombreux débats au sein des rangs macronistes. Le dirigeant du parti Renaissance, Stéphane Séjourné, demeure « le plus susceptible » de le faire, d’après un membre du parti, cependant certains évoquent un candidat plus renommé pour se mesurer au RN. Résultat : des sollicitations, plus ou moins aimables, envers Bruno Le Maire. Lors de certains repas à Matignon, un jeu de mots sur l’absence du ministre de l’Économie est devenu courant : « Il faut mandater Le Maire ». Néanmoins, le ministre de l’Économie refuse catégoriquement. « Il n’est pas un simple pion, il souhaite rester à Bercy », précise un de ses proches. Le 12 novembre, Bruno Le Maire a transmis cette question épineuse à son collègue Clément Beaune lors d’une intervention sur France Inter. « C’est de bonne guerre, se divertit un collaborateur du ministre des Transports, mais les européennes ne sont pas le dessein initial de Beaune. »
La probabilié de « rendre la campagne électorale pour ou contre Emmanuel Macron »
Un autre nom se fait entendre en arrière-plan : Élisabeth Borne. Certains s’interrogent : et si c’était elle ? Ils envisagent que son mandat à Matignon prenne fin à un moment donné. « Nous aurions besoin de renouveler l’air du gouvernement avant la campagne électorale, admet un député, les 49.3, cela use ». Une ministre envisage la « meilleure solution » pour Élisabeth Borne, « une solution combative ». Un conseiller de l’exécutif envisage déjà la narration : « c’est une belle histoire de voir la première ministre combattre le RN ». Cependant, ceci serait « une garantie de centrer la campagne électorale sur Emmanuel Macron », met en avant un autre. Il est effectivement nécessaire qu’Élisabeth Borne soit volontaire. Selon ses proches, « ce n’est pas inclus dans ses plans actuels ». Elle préfère soutenir la campagne, en tant que leader de la majorité à Matignon, plutôt que d’être candidate.
Le parti au pouvoir devra attendre pour éclarcicir la situation. La commission d’investiture sera effectivement mise en place mi-décembre afin de définir la liste et la répartition, qui s’annonce délicate, des sièges éligibles parmi les partis majoritaires. Neanmoins, le choix du numéro 1 semble être la prérogative d’Emmanuel Macron uniquement, qui ne semble pas pressé de prendre une décision. Pas avant février, voire mars, prédit un membre de Renaissance. Un conseiller de l’exécutif minimise l’importance du nom sur le scrutin: « En réalité, » concède-t-il, « c’est le Président lui-même le candidat. »