Le ministre de l’Intérieur a convoqué 150 représentants locaux mercredi soir pour une réunion, qu’il a nommé les « rencontres de Beauvau ». C’était une réponse à peine déguisée aux rencontres de Saint-Denis, organisées par le président de la République et les dirigeants des partis politiques.
Une manœuvre qui rappelle le « Grand débat », mais qui pourrait exaspérer les membres du gouvernement. Le nom même annonce la couleur : « Les débats de Beauvau » évoquant inévitablement ceux de Saint-Denis, qui se dérouleront pour la seconde fois autour du président le vendredi 17 novembre, en l’absence des représentants de la droite, des socialistes et de La France insoumise.
Quel est le but de Gérald Darmanin ? Encouragé par son « triomphe » au Sénat, qui a adopté le projet de loi sur l’immigration le mardi 14 novembre en renforçant le texte, le dynamique ministre de l’Intérieur semble enclin à redémarrer, sans pour autant rester dans l’ombre.
« Tourcoing, le second chapitre »
Pour cette première édition, qui a eu lieu le mercredi soir, 150 représentants locaux se sont rassemblés à la Place Beauvau, quelques jours avant le Congrès des maires de France. « Nous avons ici des représentants de la majorité et de l’opposition, cela représente un fort symbole », a déclaré Gérald Darmanin en introduction.
Sur scène, une parlementaire de la Renaissance et un député des Républicains font office de présentateurs. Assis confortablement, le ministre de l’Intérieur prend des notes, répond à des messages. Les questions de violences, de dépôts illégaux, de police municipale…« Tout ça, ce n’est qu’une excuse, c’est Tourcoing, le second chapitre », plaisante un ami, déjà présent lors du rassemblement de fin d’été à Tourcoing, où Gerald Darmanin avait suscité l’enthousiasme de ses soutiens avec des activités conviviales comme la pétanque, autour d’une bonne bière et de frites. Cette fois-ci, « c’était l’heure de l’apéritif« , selon les mots du ministre, acclamé par des applaudissements nourris. Et cette fois, aucune trace d’Élisabeth Borne pour venir troubler la soirée.