L’Unédic, l’entité en charge de la gestion de l’assurance-chômage, a revu ses prévisions de surplus à la baisse, une situation qui pourrait pousser les pouvoirs publics à envisager une réforme du système dans le but de faire des économies additionnelles.
Contrairement à ce qui avait été prévu, l’excédent de l’Unédic est bien plus bas que prévu, atteignant à peine plus de 1,5 milliard d’euros au lieu des cinq milliards initialement estimés en septembre 2023. Il y a deux principales raisons à cela. La première est le ralentissement économique provoqué par plusieurs crises internationales majeures, notamment la guerre en Ukraine, des incidents dans la mer rouge impliquant des attaques par les houthis, ainsi que la récession en Allemagne et un ralentissement économique en Chine.
Ces crises internationales ont entrainé un ralentissement du commerce, ce qui a conduit à une baisse du volume des commandes pour les entreprises. En conséquence, elles ont créé moins d’emplois. Et lorsque moins d’emplois sont créés, les cotisations à l’assurance-chômage diminuent, diminuant les ressources de l’Unedic. De plus, une conjoncture économique moins favorable prolonge les durées de chômage, ce qui augmente le coût des allocations à verser.
En suite, la création de France travail, ayant remplacé Pôle emploi au 1er janvier dernier, joue également un rôle. En effet, ce nouveau service public d’emploi, voulu par Emmanuel Macron, est en partie financé par l’assurance-chômage, ce qui pèse sur ses ressources.
D’après l’Unédic, entre 2023 et 2027, plus de 12 milliards d’euros ont été prélevés sur les fonds de l’assurance-chômage pour financer à la fois « France Travail » et « France compétences », qui gère la formation professionnelle et l’apprentissage.
Ces divers prélèvements ont un impact sur la capacité de l’Unédic à rembourser sa dette, qui devrait dépasser les 38 milliards d’euros à la fin 2027. Sans ces prélèvements, elle aurait été réduite à 25 milliards d’euros.
Les syndicats et le patronat restent vigilants
Ce contexte pourrait inciter le gouvernement à essayer de trouver des pistes d’économies supplémentaires de l’ordre de 10 milliards d’euros au sein de l’assurance-chômage. Pour ce faire, l’exécutif envisage de durcir les conditions d’indemnisation chômage pour inciter les demandeurs d’emploi à reprendre un travail plus rapidement.
Toutefois, avant de trancher, le gouvernement a donné jusqu’à la fin du mois de mars aux partenaires sociaux, syndicats et patronat, pour négocier sur l’emploi des seniors et trouver des solutions. Une fois leur proposition présentée, une réforme pourrait être dévoilée dès avril ou mai.
Dans son discours de politique générale, Gabriel Attal a clairement prévenu les partenaires sociaux qu’il n’hésiterait pas à reprendre la main si la situation financière de l’Unedic ne correspondait pas à ses attentes. Ainsi, les syndicats et le patronat, qui gèrent l’assurance-chômage, restent en alerte.