L’organisation engagée dans la défense des droits humains en prison est confrontée à des problèmes financiers importants qui pourraient entraver significativement sa capacité d’action.
La branche française de l’Observatoire international des prisons (OIP) lance un appel au soutien de tous, selon un communiqué de l’association qui œuvre pour le respect des droits de l’homme en milieu carcéral, publié le jeudi 21 mars. Face à une fragilisation générale du secteur associatif, l’OIP se retrouve dans une situation financière précaire qui risque de limiter considérablement son action.
En effet, l’Observatoire international des prisons, branche française, a vu ses subventions publiques diminuer de 67% au cours des dix dernières années. Autrefois majoritaires, les aides de l’État et des collectivités territoriales ne représentent plus aujourd’hui que moins de 20% des ressources de l’ONG, comme l’indique le communiqué.
L’association reconnaît que plusieurs acteurs publics se désengagent en raison de la réduction de leurs moyens, mais dénonce également le choix délibéré de certains élus de ne plus soutenir une association qui dérange par ses dénonciations et ses combats incessants contre les conditions de détention indignes et les violations des droits fondamentaux des personnes détenues. Un exemple récent est la suppression, sans explication, d’une subvention de 30 000 euros accordée depuis de nombreuses années par le Comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR).
Pour compenser en partie la chute des ressources publiques, l’OIP bénéficie du soutien financier d’acteurs privés du milieu de la justice, de quelques fondations et de la générosité du public. L’association assure également que ses dépenses n’ont pas augmenté de manière significative ces dix dernières années, malgré les difficultés actuelles. Avec un budget moyen d’environ 771 000 euros par an depuis 2014, les dépenses sont étroitement maîtrisées et stables d’une année à l’autre, principalement axées sur les coûts salariaux d’une équipe de dix personnes.
L’OIP souligne son accompagnement de plusieurs milliers de personnes détenues chaque année, via sa permanence informative et juridique quotidienne. En moyenne, 4 500 prisonniers ou proches de prisonniers sont reçus par la permanence de l’association. Son expertise dans tous les domaines du milieu carcéral est reconnue et sollicitée par les institutions, les parlementaires, les corps d’inspections, etc., et ses publications sont considérées comme des sources d’information de référence. Quatre rapports d’enquête ont été publiés au cours des quatre dernières années. La section française de l’OIP a été établie en 1996 à Paris.