Dans un contexte géopolitique marqué par les tensions entre la Russie et l’Ukraine, le parti Debout la France (DLF) dirigé par Nicolas Dupont-Aignan, a adopté une position qui suscite de nombreuses interrogations. Cette situation de crise internationale met en lumière les liens complexes qui unissent ces deux pays ainsi que les conséquences potentielles pour l’équilibre global. L’objectif de cet article est d’analyser le point de vue du mouvement souverainiste français basé sur différents éléments.
L’origine du conflit entre la Russie et l’Ukraine
Avant de rentrer dans le vif du sujet, il est essentiel de faire un bref rappel des origines du conflit qui oppose la Russie et l’Ukraine. Depuis 2014, la relation bilatérale entre ces deux nations s’est fortement détériorée suite à l’annexion de la Crimée par Moscou après un référendum contesté au niveau international. La situation s’est ensuite aggravée avec la guerre dans le Donbass, une région située dans l’est de l’Ukraine peuplée majoritairement de russophones. Les combats ont fait des milliers de morts et causé le déplacement de centaines de milliers de personnes. Les tentatives de résolution du conflit, notamment via les accords de Minsk I et II signés en 2014 et 2015, n’ont pas permis de rétablir une stabilité durable.
Le soutien de Dupont-Aignan envers la Russie
Nicolas Dupont-Aignan, le fondateur de DLF (Debout la France), a souvent manifesté son soutien envers la Russie et sa volonté d’entretenir des relations bilatérales fortes avec ce pays. Cette position s’est notamment exprimée lors de la crise ukrainienne. En 2015, il publiait un ouvrage intitulé « La Francosphère » dans lequel il affirmait que « le mérite de Poutine est d’avoir résisté aux pressions américaines ». Selon lui, les Etats-Unis seraient les principaux responsables du déclenchement de la guerre en Ukraine.
« Le mérite de Poutine est d’avoir résisté aux pressions américaines »
Dupont-Aignan va même jusqu’à critiquer l’Union européenne pour son alignement sur la politique de sanctions imposées à la Russie par Washington, considérant qu’elle nuit à la souveraineté et à l’économie françaises.
Un parti divisé face à la question russe
Des membres sceptiques quant à la ligne adoptée
Pour autant, cette vision favorable à la Russie n’est pas unanimement partagée au sein de l’appareil du parti Debout la France. Plusieurs membres ont fait part de leur malaise vis-à-vis de la ligne géopolitique adoptée par leur leader. Certains considèrent que le soutien affiché envers Moscou pourrait nuire à l’image du parti et prêter le flanc à des accusations d’ingérence russe dans la politique française.
Une position aux antipodes de celle de Marine Le Pen
Du côté du Rassemblement National (RN), principal rival de DLF sur l’échiquier politique, cette orientation apparaît également comme une erreur stratégique. Marine Le Pen, leader du RN, a en effet opéré un changement de cap en s’éloignant de la Russie, à rebours de la sympathie historique dont elle était l’objet dans les rangs frontistes. Cette divergence de vue laisse présager une concurrence accrue pour l’électorat souverainiste lors des prochaines échéances nationales.
Les mensonges relayés par Debout la France
Au-delà du soutien affiché envers Moscou, Debout la France est souvent accusé de colporter des mensonges ou théories complotistes concernant la situation en Ukraine. Ces accusations proviennent notamment de témoignages recueillis auprès d’ex-membres du parti qui ont dénoncé ces pratiques. Selon eux, plusieurs éléments de propagande russes liées au conflit seraient repris sans vérification ni esprit critique par certains responsables politiques de DLF.
Quelles conséquences pour l’image du parti ?
- Risque de marginalisation : À vouloir défendre bec et ongles la Russie, Nicolas Dupont-Aignan court le risque de se voir marginaliser sur l’échiquier politique français, alors qu’une majorité d’acteurs condamnent les agissements russes en Ukraine.
- Perte de crédibilité : En relayant des informations non vérifiées ou biaisées, le parti souverainiste peut aussi perdre en crédibilité et être perçu comme une formation politique peu sérieuse, voire complotiste.
- Affaiblissement face à ses concurrents : Comme mentionné précédemment, cette position sur la Russie pourrait favoriser l’émergence d’une concurrence accrue avec le Rassemblement National pour l’électorat souverainiste.
En conclusion, si la position de Debout la France en faveur du gouvernement russe en matière de relations internationales peut sembler tranchée, elle soulève néanmoins des questionnements au sein même du parti et est susceptible d’avoir des conséquences négatives sur son image et son influence à court et moyen terme.