Mardi, le président a enfin pris la parole après avoir gardé le silence depuis les élections législatives.
C’est la première fois que le président de la République admet ouvertement que son camp n’a pas remporté les élections législatives, en parlant même d’un échec de la majorité. Cet aveu est quelque peu surprenant sachant combien Emmanuel Macron aime orienter les événements en sa faveur.
Mais le mardi 23 juillet, le président a également souligné que personne ne pouvait se vanter d’avoir gagné. Ni le Nouveau Front populaire, ni la majorité sortante, ni la droite républicaine n’y sont parvenus. En conséquence, aucun ne peut mettre en œuvre son programme seul. Il a également rappelé que le parti ayant obtenu le plus de sièges lors des élections législatives est le Rassemblement national, ce qui montre que l’Assemblée penche vers la droite. Par la même occasion, il a exprimé sa désapprobation concernant la distribution des postes clés à l’Assemblée, en excluant les députés d’extrême droite. « Il n’y a pas de sous-députés », a-t-il affirmé, visant ceux qui souhaitent prolonger le Front républicain même au sein de l’hémicycle.
Face à ce puzzle politique, Emmanuel Macron a invité à des compromis. Il appelle les groupes parlementaires à collaborer, en leur rappelant leurs responsabilités et en soulignant le comportement des électeurs lors du second tour des législatives, qui ont su dépasser les clivages pour faire barrage au RN. Ainsi, il appartient désormais aux députés de suivre cet exemple. Emmanuel Macron s’est positionné à la fois comme garant de la stabilité du pays et promoteur de l’adoption de textes législatifs, du budget, et des réformes. Il aspire à former un bloc pour gouverner.
Un nouveau pion posé à droite
Le Nouveau Front Populaire avait fait une proposition pour le poste de Premier ministre juste avant la prise de parole du président. Le bloc de gauche avait réussi à se mettre d’accord rapidement et avait proposé Lucie Castets juste avant l’interview d’Emmanuel Macron sur France2 et 42mag.fr. Sans même mentionner son nom, Emmanuel Macron a affirmé que ce n’était pas une question de personne et a balayé le sujet en quelques minutes. Par ailleurs, il a fait remarquer que même lorsque le Nouveau Front Populaire s’accorde sur une candidature unique pour la présidence de l’Assemblée, comme avec André Chassaigne, ils n’obtiennent pas la majorité. En revanche, le président s’est montré plus accueillant vis-à-vis de l’initiative de la droite menée par Laurent Wauquiez. Pour Emmanuel Macron, la démarche d’élaboration d’un pacte législatif est la direction à prendre, posant ainsi une nouvelle pierre à droite.
En résumé, Emmanuel Macron demande aux différents blocs politiques de sortir de leurs positions strictes. Et pour utiliser une métaphore olympique, il leur demande de savoir travailler ensemble, comme une équipe, pour faire triompher la France. Pour l’instant, il a clairement indiqué que sa priorité n’est ni Matignon ni les querelles politiques, mais bien la cérémonie de vendredi, où il accueillera les représentants du monde entier.