La fameuse console de Sony a vu le jour au Japon le 3 décembre 1994, et est arrivée en France l’année suivante. Cet anniversaire fait renaître la nostalgie des premières expériences de jeu en 3D, qui représentaient une véritable avancée technologique à l’époque.
Les passionnés se remémorent sûrement le son emblématique qui accompagnait l’allumage de la toute première PlayStation. Sony célèbre le 30e anniversaire de cette console légendaire ce mardi 2 décembre. Lancée initialement le 3 décembre 1994 au Japon, elle a ensuite conquis le marché européen l’année suivante. En 2024, cette console de jeu grise suscite toujours autant de passion, tant auprès des amateurs nostalgiques que des férus de collections.
Nous sommes accueillis dans le garage de Cyril, un passionné de 46 ans vivant en Normandie. Là, ce sont des étagères remplies du sol au plafond de consoles et de jeux. « Voici la première édition de la PlayStation lancée au Japon », nous explique-t-il fièrement en extrayant la console de son emballage d’origine. Outre cette console, il possède une variété de manettes, de volants de jeu, et divers autres accessoires.
« J’ai exactement 1 398 jeux au total », annonce Cyril. Il ne lui en manque que 14 pour compléter la collection intégrale des jeux PlayStation commercialisés en Europe depuis son lancement. Sa passion est née il y a environ dix ans. « Beaucoup cherchent à retrouver les jeux qu’ils possédaient durant leur enfance, mais pour moi, cela a été légèrement différent. J’avais précieusement conservé les jeux que je possédais à l’époque ainsi que mes anciens numéros de PlayStation Magazine. J’y notais les jeux que je désirais, mais on ne pouvait pas tout dépasser en termes d’achats ! Vingt ans plus tard, j’ai ressorti ma petite console et mes magazines, et c’est là que tout a commencé. »
« Revivez cette vague de nostalgie »
Au fil du temps, Cyril a enrichi sa collection grâce à des acquisitions sur des plateformes d’enchères ainsi que des dons d’autres passionnés. Il met sa précieuse collection en valeur sur ses comptes YouTube et Twitch, où il présente tantôt des jeux mémorables, tantôt des trésors oubliés. « Cela permet aussi de partager des souvenirs, de faire un bond en arrière aux années 1990, de revivre cette vague de nostalgie. Parfois, le jeu devient un prétexte pour échanger et se rappeler une époque plus insouciante.
Certaines œuvres marquantes continuent d’habiter notre mémoire, notamment le chef-d’œuvre d’Ubisoft de 1995 : Rayman. Ce héros sans bras ni jambes lançant ses poings dans un univers en 2D a laissé sa marque. « C’est un jeu qui m’a profondément marqué : les décors sont somptueux, c’est coloré, c’est magnifique, et les musiques sont mémorables, souligne Cyril. Le jeu est incroyablement difficile. Plus les jeux sont courts, plus ils doivent être ardus pour prolonger l’expérience. »
La révolution de la 3D
La PlayStation a su s’imposer grâce à son lecteur CD, qui a permis de profiter pleinement des avantages de la 3D. « Grâce aux CDs, une énorme quantité de données pouvait être stockée, modifiant directement la nature des jeux, car les scénarios devenaient plus élaborés. Le jeu vidéo devenait plus cinématographique, similaire aux récits que l’on raconte au cinéma ou à la télévision », explique Cyril.
« À cette période, le monde du jeu vidéo souhaitait insuffler une dose de cinéma dans les consoles. »
Cyril, collectionneur de consoles et de jeux vidéoà 42mag.fr
Cette avancée a permis l’émergence de séries célèbres telles que Tomb Raider, Spyro, Crash Bandicoot, Tekken, Gran Turismo et l’inévitable Final Fantasy. Il serait impossible de toutes les mentionner. Contrairement à ses concurrents, la PlayStation n’a pas eu de mascotte officielle, même si plusieurs voyaient Crash comme une figure possible. « Pour Nintendo, c’est Mario, et pour Sega, c’est Sonic, rappelle Cyril. À cette époque, les consoles 16 bits se livraient une véritable guerre, mais Ken Kutaragi, l’initiateur de la PlayStation, a tranché : ‘Pas besoin de mascotte, ça c’est pour les anciennes générations, nous sommes ailleurs’. Et à mon sens, il a vu juste, car ce n’est pas à un jeu en particulier que l’on s’attache, mais à toutes les expériences que cette console a permis. »
C’est sans doute l’une des raisons derrière le succès planétaire de la PlayStation originale, vendue à plus de 102 millions d’exemplaires à travers le monde.