Le Premier ministre François Bayrou et deux hauts ministres se rendront dimanche à Mayotte pour évaluer l’impact dévastateur du cyclone Chido, qui a frappé le territoire français de l’océan Indien le 14 décembre.
Bayrou a fait l’objet de vives critiques pour avoir assisté à une réunion municipale dans sa ville natale de Pau, alors que Mayotte s’occupait des conséquences immédiates du cyclone.
Son bureau a annoncé jeudi soir qu’il effectuerait une visite de deux jours aux côtés de la ministre de l’Éducation Elisabeth Borne et du ministre de l’Outre-mer Manuel Valls, qui ont été intégrés cette semaine dans son nouveau cabinet.
Au moins 39 personnes ont été tuées et 4 000 blessées à la suite du cyclone le plus dévastateur qui ait frappé Mayotte depuis 90 ans.
Le nombre de morts devrait s’alourdir à mesure que les équipes de secours parcourent l’épave.
L’évaluation du bilan exact est compliquée en raison du nombre d’immigrés clandestins à Mayotte, notamment en provenance des îles Comores au nord.
Alors que la population officielle de Mayotte est de 320 000 habitants, les autorités estiment qu’il pourrait y avoir entre 100 000 et 200 000 résidents non enregistrés supplémentaires.
Après avoir frappé Mayotte, le cyclone Chido a touché terre au Mozambique, faisant au moins 34 morts et détruisant 23 600 maisons, ont indiqué les autorités.
La forêt ravagée menace la biodiversité, l’économie et la sécurité alimentaire de Mayotte
Visite de Macron
Le président Emmanuel Macron s’est rendu à Mayotte juste avant Noël pour constater les dégâts.
Son arrivée à l’aéroport Marcel Henry est intervenue quelques heures après que Paris a déclaré des mesures exceptionnelles en cas de catastrophe naturelle pour aider le territoire touché par le cyclone.
Quelques minutes après que Macron soit descendu de l’avion, il a reçu un récit de première main de la catastrophe.
« Mayotte est démolie », a déclaré l’agent de sécurité de l’aéroport Assane Haloi. « Il n’y a pas de toit, il n’y a rien. Pas d’eau, pas de nourriture, pas d’électricité. Nous ne pouvons même pas nous abriter. Nous sommes tous mouillés avec nos enfants, nous couvrant de tout ce que nous avons pour pouvoir dormir. »
Alors que Borne et Valls s’apprêtent à se déplacer pour leur première grande mission depuis leur retour au cabinet, leur collègue Gérald Darmanin a présenté des propositions pour marquer son mandat au ministère de la Justice.
Lors d’un entretien avec la chaîne française TF1, Darmanin, ancien ministre de l’Intérieur, a évoqué son projet d’étendre la garde à vue de 48 à 72 heures en cas de meurtre ou d’agression sexuelle grave.
Il a déclaré que ce délai supplémentaire renforcerait la protection des victimes et améliorerait la collecte de preuves.