Anne Bringault, qui occupe le poste de directrice des programmes au Réseau Action Climat, a exprimé vendredi sur 42mag.fr son mécontentement concernant le changement de rang d’Agnès Pannier-Runacher dans l’ordre protocolaire établi par le gouvernement dirigé par François Bayrou.
Agnès Pannier-Runacher, qui occupe le poste de ministre de la Transition écologique, se trouve au 12e rang dans la hiérarchie du gouvernement Bayrou. Cette situation est perçue comme un « retour en arrière de plusieurs années » selon Anne Bringault, directrice des programmes du Réseau Action Climat, lors de son intervention sur 42mag.fr le vendredi 27 décembre. Elle souligne que ce « grand ministère » a été institué initialement avec divers « moyens d’action » remontant au « Grenelle de l’environnement de 2007 ».
Cependant, le ministère doit maintenant se contenter de « déterminer des objectifs climatiques » sans disposer de « véritables leviers ». Il n’a pas sous sa compétence les secteurs clés comme « les transports, le bâtiment, l’agriculture, l’industrie et l’énergie. » Anne Bringault exprime son inquiétude : « les buts climatiques risquent de rester lettre morte, rangés sans impact, surtout si d’autres ministères ne les prennent pas en considération, et cela semble refléter les priorités du Premier ministre, où la transition écologique n’apparaît pas en tête », estime-t-elle en se basant sur le positionnement de la ministre.
« Menacer notre économie »
Elle ajoute qu’ignorer la nécessité d’une transition écologique entraîne une « dépendance aux énergies fossiles importées, dans un contexte mondial où les prix peuvent s’envoler, affectant ainsi le pouvoir d’achat des Français ». Un tel manque d’action pourrait également « menacer notre économie et compromettre des secteurs d’avenir générateurs d’emplois. »
En outre, Anne Bringault remarque que les émissions de gaz à effet de serre ont légèrement augmenté en France au cours du troisième trimestre, ce qu’elle attribue à des facteurs « temporaires ». Par exemple, « le nombre de rénovations énergétiques réussies n’était pas suffisant pour maîtriser l’augmentation de la consommation de chauffage durant les périodes froides. »
Elle note également que « les politiques de transport n’ont pas permis de sortir efficacement de l’usage de l’essence et du diesel. Les soutien aux véhicules électriques sont marqués par des hésitations et les investissements dans les alternatives de transport sont en danger », regrette-t-elle.