Selon le PS, des progrès ont été réalisés dans les discussions liées au projet de budget de l’État. Ils s’efforcent de préserver leur réputation face aux accusations de compromission lancées par certains responsables de LFI.
La réunion de la commission mixte paritaire pour discuter du budget reprend ce vendredi 31 janvier. Composée de sept députés et de sept sénateurs, cette commission tente de parvenir à un accord sur le projet de loi de finances, en cherchant un compromis sur le budget national. Cependant, la menace d’une censure du gouvernement, brandie par la gauche et le Rassemblement National, reste présente.
Ayant commencé leurs discussions jeudi matin, les membres de la commission espèrent conclure leurs travaux d’ici la fin de la matinée de vendredi. Les débats de jeudi se sont déroulés sans heurts, avec le camp du gouvernement, qui est majoritaire, approuvant sans hésitation les suggestions des deux rapporteurs : le sénateur Jean-François Husson (Les Républicains) et le député David Amiel (Renaissance). La partie du budget consacrée aux recettes a été adoptée jeudi soir, et les parlementaires se concentrent désormais sur la section des dépenses.
Pour le Parti socialiste, il s’agit d’une occasion de prouver l’efficacité des négociations. Par exemple, concernant la suppression des 4 000 postes d’enseignants, le sénateur Patrick Kanner se réjouit en déclarant : « Les fameux 4 000 postes ont été restaurés. C’est donc une victoire, car nous avons engagé des discussions. »
Philippe Brun, le négociateur socialiste sur le budget, ajoute : « Nous avons réussi à rétablir l’agence bio, qui est essentielle. Nous avons également obtenu des ressources supplémentaires pour les collectivités locales, ainsi que 600 millions d’euros en plus pour les TER et les lignes de transport du quotidien, afin de favoriser les petites lignes. »
Un « match nul »
Cependant, ces progrès semblent insuffisants aux yeux des membres de La France insoumise, qui accusent le Parti socialiste de faire des compromis en collaborant avec le gouvernement sur le budget. Le député Éric Coquerel affirme que les socialistes n’ont pas réalisé de véritables avancées concrètes. « Je ne comprends pas leurs revendications. Aucune de leurs propositions n’a été acceptée. Bien que les 4 000 postes d’enseignants aient été rétablis pour 50 millions, un autre amendement du Sénat, qui réduisait de 50 millions les formations, a été également rétabli. Ainsi, cela s’annule mutuellement », déclare-t-il.
A qui se fier alors ? « Je ne sais pas en quoi consiste la victoire des socialistes », commente le député Les Républicains Philippe Juvin, également membre de la commission mixte paritaire. Selon lui, « le budget n’appartiendra à personne en particulier, il sera un compromis, une situation fréquente dans les démocraties sans majorité absolue. »
Le Parti socialiste reconnaît que ce budget n’est pas spécialement orienté à gauche. « Notre objectif est de le rendre le moins gênant possible pour la population », souligne un membre influent du parti. Ce vendredi matin, les discussions porteront sur un sujet crucial : l’aide médicale d’État, que les socialistes souhaitent préserver autant que possible. « Un choix clair devra être fait entre nous et la droite », prévient-on au PS.