Mardi, le Parti socialiste a décidé de ne pas tenir une réunion prévue avec le gouvernement. Cette rencontre avait pour but de parvenir à un consensus avant la commission mixte paritaire sur le budget. Cette annulation fait suite aux commentaires de François Bayrou concernant une supposée « submersion » migratoire.
Des conditions pour relancer le dialogue. Les socialistes semblent disposés à reprendre les discussions autour du budget, notamment concernant une augmentation du salaire minimum, à condition que François Bayrou revienne sur son utilisation du terme « submersion » migratoire, ont fait savoir plusieurs figures socialistes ce mercredi 29 janvier. La veille, le Parti socialiste avait annulé un rendez-vous avec le gouvernement destiné à trouver un consensus pour la commission mixte paritaire (CMP) sur le budget, en réaction à ces commentaires.
Le député Philippe Brun a déclaré sur Sud Radio que le Premier ministre avait « dérapé hier et nous le pressons de réagir ». Philippe Brun fait partie de la CMP, regroupant députés et sénateurs, qui doit se rassembler jeudi pour tenter de parvenir à un accord budgétaire. Selon lui, « pour le bien du pays, il est crucial que le Premier ministre abandonne ces mots inutiles et blessants », car « notre responsabilité est de nous asseoir à la table de négociation pour discuter du budget ».
Philippe Brun a indiqué que s’il y a retrait de ces déclarations, il serait favorable à la reprise des discussions. En effet, « nous avons besoin d’un budget pour la France », et cela serait « désastreux pour le pays » de ne pas en obtenir un. Dans les discussions avec le gouvernement, les socialistes réclament notamment « une augmentation immédiate du Smic », a-t-il révélé.
Ne pas modifier l’Aide médicale d’État
En complément, Johanna Rolland, la maire de Nantes, a précisé sur Public Sénat qu’une autre exigence s’ajoutait : François Bayrou doit affirmer qu’il ne prévoit pas de « modifier l’aide médicale d’État » (AME) pour les étrangers sans papiers. Cette aide permet aux personnes en situation irrégulière de recevoir des soins médicaux, toutefois, le budget alloué a été réduit de 200 millions d’euros par le Sénat, dominé par la droite.
En toile de fond de ces négociations se profile la menace d’une éventuelle censure du gouvernement par le PS si le 49.3 était utilisé sur le budget la semaine prochaine. Johanna Rolland a exhorté les socialistes à « considérer sérieusement » cette alternative. Par ailleurs, l’AME pourrait également servir de motif de censure pour le RN. Sébastien Chenu, vice-président du RN, a directement interpellé François Bayrou sur 42mag.fr, l’incitant à adresser la question du « coût de l’immigration », en ciblant spécifiquement le budget de l’État.