Dans une entrevue publiée par le magazine « Elle », le ministre de la Justice s’engage à lutter contre les violences envers les femmes. Pour ce faire, il prévoit de soumettre quatre amendements à un projet de loi soutenu par différents partis, qui sera discuté ce mardi à l’Assemblée nationale.
Gérald Darmanin a révélé le mardi 28 janvier une série de mesures visant à lutter contre les violences à l’égard des femmes. Parmi celles-ci, il propose des peines plus sévères pour les agresseurs, une prolongation de la durée de garde à vue, et une modernisation des procédures juridiques. Dans un entretien accordé à l’hebdomadaire Elle, il annonce l’intention de déposer quatre amendements à une proposition de loi soutenue par Aurore Bergé et discutée ce même jour à l’Assemblée nationale. Le premier de ces amendements prévoit d’étendre la durée de garde à vue à 72 heures, plutôt que 48, pour les cas de violences sexuelles aggravées et de féminicides. »
Le ministre propose également de relever à 30 ans la peine maximale encourue pour des viols commis en série, alors qu’elle est actuellement de 20 ans, comme cela a été le cas pour Dominique Pelicot, condamné pour les viols répétés de son épouse. Par le biais d’un troisième amendement, il envisage de créer une circonstance aggravante pour les viols perpétrés au domicile de la victime, un lieu qui est supposé être le plus sûr, rendant le traumatisme encore plus violent. Enfin, il souhaite introduire une circonstance aggravante supplémentaire pour les viols prémédités, notamment lorsqu’un piège a été tendu par l’agresseur.
« Mes actions témoignent de mon engagement pour les femmes »
Dans cet entretien, Gérald Darmanin réitère son soutien à l’idée d’intégrer le non-consentement dans la définition légale du viol, une proposition formulée dans un récent rapport parlementaire. « En incluant cette notion, on serait plus à même de prendre en compte ce que vit la victime, notamment dans des situations de choc ou de sidération », précise-t-il.
Le ministre promet également d’introduire « une nouvelle disposition dans les semaines à venir : développer la procédure du plaider-coupable en matière criminelle. Cela permettrait, pour certains crimes, d’éviter un procès en reconnaissant les faits et en acceptant une peine proposée par le ministère public, en présence de la victime », explique-t-il.
Enfin, à propos de la plainte pour viol le concernant, qui avait été classée sans suite en 2018, Darmanin souligne : « La justice a travaillé de manière indépendante sur cette affaire et a prononcé trois non-lieux. Je souhaite être évalué sur mes actions, et je pense que mes actions démontrent mon engagement à défendre les femmes. »