En visite dans les Hauts-de-France, notamment au Louvre, le chef de l’État intensifie ses actions en cette fin de mois de janvier afin de ne pas apparaître simplement comme un acteur secondaire aux yeux du public.
Une journée cruciale se profile à l’Assemblée nationale avec la tenue de la commission mixte paritaire, ce jeudi 30 janvier, en plein cœur d’une tempête politique menaçant la stabilité de François Bayrou. Pendant ce temps, Emmanuel Macron s’active. Le Président sort de son silence prudent. Ce n’est pas le temps maussade qui le pousse à se montrer, mais plutôt le besoin de reprendre des forces et de raviver son influence sur la scène nationale. Ce mercredi, il s’est rendu dans les Hauts-de-France pour s’intéresser à un plan de relance économique de la région, qu’il avait lui-même impulsé six ans auparavant. La veille, sa visite au musée du Louvre a marqué le début d’un projet de rénovation baptisé « nouvelle Renaissance ».
Un geste symbolique de renouveau, à l’intention de lui-même autant que des autres. C’était au Louvre, justement, que tout avait commencé pour lui en 2017, lors de son discours de victoire. Depuis le sommet de la Pyramide, de nombreuses déceptions l’entourent, issues de la tentative de dissolution manquée. Malgré ses rencontres avec de nombreux ministres, Macron peine à briller aux yeux du public. Ces visites sur le terrain agissent donc comme une sorte de thérapie personnelle, une manière de retrouver son dynamisme.
Officiellement, l’Élysée martèle sans cesse la même ligne : « Le gouvernement gouverne et le Président… préside ». Cela signifie qu’Emmanuel Macron doit observer François Bayrou, ce Premier ministre qui n’a pas été son choix premier, s’efforcer de naviguer au milieu des oppositions, à tenter de convaincre certains et de déplaire à d’autres, tout en cherchant à réussir là où Michel Barnier avait échoué : faire adopter le budget et éviter la censure. Emmanuel Macron tente ainsi de s’inventer un rôle double : d’une part, il s’affiche comme le symbole de « l’unité nationale« , et d’autre part, il se veut être le porte-parole des préoccupations quotidiennes des citoyens.
Un soutien populaire en déclin
Le danger est que ces déplacements ressemblent à une tournée d’adieu prématurée, offrant un prétexte pour évaluer son mandat qui n’est pourtant pas encore terminé. En réponse, Emmanuel Macron se positionne en recours pour les déçus du gouvernement, soutenant les sportifs qui se battent pour préserver leurs financements, les chefs d’entreprise mécontents de la fiscalité croissante, et même les conducteurs espérant simplifier le paiement des péages grâce à leur téléphone.
Pour l’instant, ses efforts semblent vains. Il continue de dégringoler dans les enquêtes d’opinion, atteignant un nouveau record d’impopularité depuis 2017 avec seulement 21 % de Français exprimant leur satisfaction. Le chemin vers la reconquête est peut-être clair, mais il est surtout long et ardu, avec une pente raide à surmonter.