Laurent-Franck Liénard, l’avocat qui défend l’un des trois agents de police qui seront prochainement jugés pour homicide involontaire dans le cadre de l’affaire concernant le décès de Cédric Chouviat survenu lors d’une arrestation, a exprimé ce samedi sur 42mag.fr sa « légère surprise » face à la décision de renvoyer son client et les autres policiers impliqués devant le tribunal.
Dans ce cas précis, les trois agents de police ont agi avec une « contrainte justifiée » face à une personne « qui résistait » alors qu’ils cherchaient à la menotter. C’est l’avis de Laurent-Franck Liénard, l’avocat de l’un des trois policiers poursuivis pour homicide involontaire suite au décès de Cédric Chouviat. Au sujet de son client, il exprime : « Il a saisi un bras, tentant de fixer une menotte, un acte habituel pour un policier confronté à un individu réfrac-taire à l’arrestation, et aujourd’hui, il est jugé pour cela ? »
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Maître Liénard poursuit, « on lui reproche une négligence en disant qu’il aurait dû, durant son affrontement avec Cédric Chouviat, vérifier son état de santé. C’est absurde et déraisonnable. Je peine à comprendre pourquoi ce policier est traduit en justice. » Il ajoute : « On lui fait assumer une responsabilité démesurée, une responsabilité involontaire dans le décès de Cédric Chouviat », en affirmant que si son client avait détecté un quelconque problème de santé ou danger pour la personne interpellée, il aurait agi immédiatement pour interrompre l’opération. »
Le décès de Cédric Chouviat, un « traumatisme immense »
Laurent-Franck Liénard souligne aussi que son client est « submergé par cette situation ». Il rappelle lors d’une intervention sur 42mag.fr que son client était un « jeune policier, stagiaire » lors de cette arrestation en 2020, et que le décès de Cédric Chouviat a été un « traumatisme immense ». « Il a enduré ce drame comme une véritable rupture psychologique et subit à présent les méandres de la justice », poursuit l’avocat. Il est convaincu que son client pourra « enfin s’exprimer » durant le procès et chercher à « échapper à ce cauchemar judiciaire ». « J’espère que les juges auront suffisamment de recul vis-à-vis des fautes reprochées à mon client », ajoute-t-il.
Désenchantement de la veuve de Cédric Chouviat
La compagne de Cédric Chouviat a exprimé sa déception sur 42mag.fr, le samedi 4 janvier, en disant que l’un des policiers impliqués était le « meurtrier de son mari ». Selon Laurent-Franck Liénard, ce sont des « déclarations outrancières ». Il tient à rappeler que cela ne concerne pas son client, et souligne surtout « qu’il n’y a pas de meurtrier de son mari ». « Il n’est pas décédé de la main de quelqu’un qui aurait voulu sa mort. Parler de meurtrier revient à dire qu’il s’agit d’un homicide volontaire, et nous sommes très loin de cela », insiste l’avocat.
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« Il n’y a aucune personne meurtrière dans ce dossier, cela n’a jamais été le cas », réaffirme Laurent-Franck Liénard en insistant sur le fait que « Monsieur Chouviat n’a pas été tué intentionnellement par un agent de police ». Pour l’avocat, sa mort est survenue « durant une intervention policière rendue nécessaire par sa résistance ». De même, il estime « qu’aucune violence n’a été infligée ». « On leur reproche de ne pas avoir surveillé la condition physique de la personne sous arrestation, mais pas de l’avoir tuée. C’est erroné de le prétendre et tout à fait inexact de confondre l’homicide involontaire qui leur est reproché avec l’homicide volontaire évoqué par la veuve de Cédric Chouviat », conclut-il.