Actuellement, nous ne prévoyons pas de nous rendre à Matignon ce soir. On peut considérer cela comme une pause. Nous observerons dans les prochaines heures si cela entraîne d’autres réactions », a déclaré le député socialiste Laurent Baumel devant les journalistes.
Les discussions sont devenues tendues. Le Parti socialiste a décidé d’annuler une rencontre initialement programmée pour le mardi 28 janvier avec le gouvernement, dans le but de parvenir à un accord concernant la commission mixte paritaire sur le budget. Cette annulation fait suite aux déclarations du Premier ministre concernant l’immigration. François Bayrou a persisté à l’Assemblée à évoquer une « submersion » migratoire touchant Mayotte et plusieurs autres départements français. Ces remarques, qu’il avait déjà formulées lundi soir sur la chaîne LCI, ont provoqué un choc dans les rangs de la gauche, alors que des négociations délicates étaient en cours entre le gouvernement et les socialistes pour éviter une motion de censure.
« Pour l’instant, nous ne nous rendrons pas ce soir à Matignon, on peut parler de suspension. Nous verrons dans les prochaines heures si cela suscite d’autres réactions« , a déclaré le député socialiste Laurent Baumel aux journalistes. Il a estimé qu’il était « encore trop tôt pour déterminer notre action future, mais ce qui s’est déroulé cet après-midi ne facilite pas la conclusion d’un accord pour éviter la censure », a-t-il avoué.
« Un Premier ministre qui s’éloigne de la logique républicaine »
« Il est envisageable que, s’il n’y a pas d’évolution dans le discours, notre position concernant la censure change« , a-t-il poursuivi en ajoutant que la délibération devait rester « collective au sein de notre groupe et de nos instances ». Il a notamment souligné que parmi les raisons pour éviter la censure, « la prise en compte de la stabilité et l’importance d’offrir à la France un budget », restait une « préoccupation ».
« Cependant, entre les concessions, qui pour l’instant demeurent insuffisantes, et le fait que nous avons un Premier ministre qui dévie de la logique républicaine (…), en employant une rhétorique et un vocabulaire typiques de l’extrême droite, cela complique considérablement l’issue des négociations », a admis Laurent Baumel.