Lors d’une réunion du comité politique tenue mercredi, le parti de droite a établi les fondations d’un nouveau mode de fonctionnement en prévision des prochaines échéances électorales. Suite au départ tumultueux d’Éric Ciotti, la possibilité d’une « bataille des dirigeants » entre Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau devient une source d’inquiétude pour Les Républicains.
Bien que les Républicains aient trouvé un nouvel emplacement en face de l’Assemblée nationale, le parti de droite est en pleine transformation. Sept mois après les élections législatives qui ont réduit leur nombre de parlementaires de 61 à 47, les dirigeants de LR se sont réunis le mercredi 5 février pour officiellement amorcer la « transformation » de leur parti politique, à deux ans de la prochaine élection présidentielle.
En compagnie de Laurent Wauquiez, leader du groupe Droite républicaine au Palais-Bourbon, les principaux responsables du parti ont discuté pendant deux heures de l’avenir du parti, situé entre le bloc présidentiel et le Rassemblement national allié à l’Union des droites pour la République d’Eric Ciotti, un parti né après la dissolution de juin 2024. « Cette transformation doit signaler une droite qui se reconstruit et a appris de ses erreurs passées », a déclaré l’Auvergnat à cette occasion, selon plusieurs sources de France Télévisions. Le projet sera mené en se basant sur « l’essence des Républicains », avec deux priorités majeures : l’« autorité » et la « revalorisation du travail ».
Un congrès prévu avant la période estivale
Mercredi, lors de la proposition de « changements » pour le parti, on a notamment évoqué des « référendums internes » pour les membres. Selon la vision de Laurent Wauquiez, ceux-ci approuveraient les candidatures pour différentes élections. L’introduction d’un statut de « sympathisant » devrait également permettre de « rafraîchir » le parti, de même que « l’élimination de nombreuses commissions (…) inutiles qui alourdissent [son] fonctionnement ».
En dehors de ces questions de structure, c’est surtout le calendrier de la « transformation » qui suscitait beaucoup d’attentes de la part de l’ex-président des Républicains (2017-2019). Le leadership du parti n’a acté que l’organisation, « dans un futur proche », d’un comité de direction pour « adopter les nouveaux statuts », suivi de « la tenue d’un congrès », qui devrait se dérouler avant l’été. Ce congrès, qui rassemble un plus large éventail de cadres locaux et nationaux, devra approuver le « nouveau nom » du parti après avoir consulté ses membres.
Un duel potentiel entre Wauquiez et Retailleau à l’horizon
Durant ce comité de direction, Laurent Wauquiez a évité de parler de l’un des sujets controversés au sein du parti : la méthode de sélection du candidat pour la présidentielle, déclarant que ce ne serait pas abordé pour le moment. En prévision de cette échéance d’importance, l’Haute-Loirien a mis en garde contre « le pire des poisons » : « la division et le conflit entre chefs » qui menacent LR, une mise en garde indirecte à Bruno Retailleau, son principal concurrent.
Selon les informations recueillies par 42mag.fr, Bruno Retailleau, originaire de Vendée, envisage de déclarer sa candidature à la présidence des LR, poste également convoité par le chef des députés de droite. Bruno Retailleau « hésite encore », rapporte un sénateur de droite, bien que le ministre et le député aient dîné ensemble mardi soir pour aborder leurs relations souvent tendues depuis plusieurs années.
La rencontre n’a visiblement pas résolu tous les différends. D’après plusieurs sources de France Télévisions, la réunion de mercredi s’est prolongée plus que prévu, car Bruno Retailleau était en désaccord avec le calendrier proposé par Laurent Wauquiez pour cette « transformation ». Le ministre de l’Intérieur souhaitait accélérer le processus, déclarant que « la dissolution et le chaos sont possibles », plaidant pour une élection interne en mars ou avril. « Il est crucial d’être prêt le plus rapidement possible », résume un sénateur LR.