Il semble que le parti de droite républicaine envisage de s’unir autour d’un seul candidat pour l’élection présidentielle à venir. Toutefois, la manière de choisir ce candidat reste à déterminer. Certains membres du parti souhaitent mettre en place une primaire afin de permettre aux différents candidats potentiels de se mesurer les uns aux autres.
Bien qu’ils n’aient pas été sous les feux des projecteurs durant les discussions sur le budget, depuis l’ère du gouvernement Michel Barnier, leur retour sur la scène politique leur redonne de la vigueur. Les Républicains commencent déjà à envisager la présidentielle à venir, et au sein de la droite, un débat fait rage : qui se lancera pour représenter le parti ? Un accord autour d’une candidature unique semble se profiler, car les divisions internes passées restent un souvenir douloureux pour les sympathisants du parti. « Il est vrai que le parti a trop souvent été déchiré », confie une militante. « Il nous faudra du temps pour retrouver un certain équilibre. » Laurent Wauquiez assure qu’il s’agit de sa « priorité absolue ».
La semaine prochaine, le dirigeant des députés Républicains exposera ses idées pour redynamiser le parti, suite au départ d’Éric Ciotti qui s’est allié avec Marine Le Pen. « La pire des manières de revigorer la droite, c’est de commencer par la question de celui qui dirigera », déclare Laurent Wauquiez. « Pour qu’un leader évidente émerge, il faut d’abord constituer une équipe, établir un programme clair qui fasse dire aux gens : ‘Voilà, c’est ça la droite.' » Laurent Wauquiez rêve d’incarner cet homme providentiel. D’après Sylvain, un militant engagé depuis longtemps, ce n’est pas encore acquis : « Je reste sceptique à son sujet. Sa notoriété est plus discrète que celle des autres, et sa présence médiatique reste limitée. »
Cette présence est moindre comparée à celle de Bruno Retailleau, encore sous les projecteurs de Valeurs Actuelles ce week-end. D’après une responsable des Républicains, il est « le plus apprécié », mais elle se montre prudente : « Attention, la situation peut vite changer ! » Cette prudence est partagée par les militants : « Actuellement, Monsieur Retailleau, profite d’une situation favorable puisqu’il aborde des sujets très bien accueillis, » note l’un d’eux. « Il a la faveur des militants, » acquiesce une autre. « Mais cela ne garantit pas qu’il sera notre candidat, l’avenir le dira. » « Toutes les options restent sur la table, » poursuit le militant.
Une primaire en discussion ?
C’est dans cette perspective qu’une primaire est envisagée, proposition mise en avant par David Lisnard. Le maire de Cannes, bien qu’il conserve son adhésion chez LR, a créé son propre mouvement, Nouvelle énergie. Mardi, son discours de vœux prend des allures de meeting politique. Il souhaite une grande primaire ouverte pour choisir celui qui représentera la droite : « Je veux relever ce défi avec Nouvelle énergie. Puis, le perdant acceptera de soutenir l’autre. La compétition ne me fait pas peur, même si je ne suis pas favori. »
David Lisnard exhorte ses collègues de LR à être lucides : la droite ne peut plus se résumer aux seuls Républicains, qui n’ont plus l’influence d’antan. « Aujourd’hui, diriger l’un de nos partis ne garantit pas l’éligibilité, » explique-t-il. « Il n’existe pas une figure évidente, comme Nicolas Sarkozy l’était à une époque, lorsqu’il dominait le débat. »
« Cette primaire est ouverte à tous », annonce le maire de Cannes. Pour certains, c’est une démarche positive : « De Ciotti jusqu’au centre. Nous pourrions même envisager Gabriel Attal. » C’est, selon eux, la seule manière de rassembler de nouveau les forces de droite.