L’utilisation de l’application chinoise par des millions de personnes en France a attiré l’attention de la classe politique. Hadrien Bect a été chargé de rédiger un rapport sur le sujet pour évaluer les implications politiques de cette application. Il s’agit d’un examen approfondi et exhaustif des conséquences de l’utilisation de cette application en France.
Les États-Unis ont annoncé lundi 27 février 2023 qu’ils demanderaient à toutes les agences fédérales de se débarrasser de l’application TikTok sur leurs appareils dans les 30 prochains jours. Cette décision a été prise par le Bureau de la gestion et du budget de la Maison Blanche. Dans le même temps, l’idée commence à germer en France, notamment auprès de Brigitte Macron, Première dame engagée contre le harcèlement en ligne. La semaine dernière, elle a reçu le vice-président Europe de TikTok, alors que le « cicatrice challenge » était en plein essor sur le réseau social. Ce défi consiste à se filmer en train de se pincer jusqu’à ce qu’une marque apparaisse sur le visage, et Brigitte Macron a abordé le sujet avec lui, sans être vraiment convaincue par ses explications.
« Soupçons d’espionnage »
Malgré ce qui est visible, les ministères s’inquiètent de ce qui est invisible, à savoir le sort des données personnelles sur l’application. Cela fait frissonner l’exécutif, qui soupçonne un espionnage. C’est pourquoi la Commission européenne a interdit l’application sur les téléphones professionnels de ses fonctionnaires la semaine dernière.
En France, le ministère des Armées a décidé de prendre le sujet à bras le corps, car les règles sont floues. Depuis la rentrée, une réflexion a été lancée pour établir un nouveau guide de bonnes pratiques à destination des militaires du rang, qui devrait être publié d’ici l’été. Il semble impossible de les priver de TikTok, mais on pourrait aller jusqu’à leur déconseiller l’utilisation de l’application, car toute information peut potentiellement être confidentielle. Le ministère chargé de la Fonction publique est actuellement en contact avec la Commission européenne pour identifier les raisons techniques de sa décision.
Peut-on réguler TikTok ?
Cela soulève la question de savoir qui peut réguler cette application. C’est ce que le Sénat va tenter de résoudre avec une commission d’enquête lancée cette semaine par le sénateur Claude Malhuret. Il envisage d’interroger des dirigeants du réseau social et pourra donner lieu à des recommandations, voire à une proposition de loi d’ici l’été. D’ici là, les responsables politiques ne pourront pas se passer de leur compte TikTok, qui leur permet d’entretenir un lien avec la jeunesse. Marine Le Pen, Jean Luc Mélenchon et Emmanuel Macron cumulent des dizaines de millions de vues sur le réseau social.