Quelle sera la dynamique de travail entre Aurélien Rousseau, le tout nouveau ministre de la Santé, et son épouse, Marguerite Cazeneuve, qui occupe le poste de directrice déléguée à la Caisse nationale d’assurance maladie ? Voici quelques éclaircissements.
Peut-on parler de conflit d’intérêts à la suite de l’investiture d’Aurélien Rousseau en tant que nouveau ministre de la Santé ? En effet, son épouse, Marguerite Cazeneuve, occupe le posto de directrice déléguée de la Sécurité sociale. Le gouvernement n’a pas tardé à réagir face à cette interrogation. « Il ne saurait y avoir de conflit ni de lien, du moment qu’il s’agit du secteur public. La femme du ministre de la Santé travaille au sein du service public », a annoncé Olivier Véran, mettant en avant l’existence d’une « instance supérieure pour la transparence de la vie publique », laquelle a mis en œuvre « des indications en ce genre de situations ».
L’Assurance maladie gère-t-elle la plupart des dossiers « sous la supervision directe ou indirecte de l’État » ?
Selon le gouvernement, le sujet aurait donc été pris en compte en amont. Il pourrait être envisagé qu’Aurélien Rousseau se retire des dossiers gérés par son épouse. Mais la relation hiérarchique demeurera néanmoins étroite, puisqu’elle aura pour mission de protéger son organisme. « Est-il réaliste, comme on l’a suggéré, de se retirer de certains dossiers pour gérer ces potentiels conflits d’intérêt ? Non, quasiment irréalisable. (…) La plupart des dossiers traités par l’Assurance maladie sont sous la supervision directe ou indirecte de l’État », juge Frédéric Bizard, économiste et expert en santé. L’association Anticor, attentive aux éventuels conflits d’intérêts, insiste sur le fait que les responsabilités du nouveau ministre doivent être minutieusement définies.