Cinq ans ont passé depuis l’incroyable évasion de Rédoine Faïd de la prison de Réau en utilisant un hélicoptère. Ce 5 septembre 2023, le procès de Faïd et de ses complices a débuté. Une particularité de ce procès est la présence d’un membre de la famille de Faïd qui a choisi de se prononcer devant une caméra, une première en vingt ans.
Un procès très attendu a débuté le mardi 5 septembre 2023, plus de cinq ans après une évasion spectaculaire. En effet, le 1er juillet 2018, un hélicoptère se pose dans la prison de Réau, en Seine-et-Marne. Un commando utilise une disqueuse pour découper les portes menant au parloir et libérer Rédoine Faïd, le tout en 7 minutes et 33 secondes.
Aux côtés de Rédoine Faïd, une dizaine d’hommes comparaissent, dont deux de ses frères et trois de ses neveux. Le verdict est attendu le mercredi 25 octobre 2023. Durant ce procès, les équipes de « 13h15 le samedi » (X, #13h15) ont recueilli les témoignages de personnes dont la vie a été bouleversée par cette affaire. C’est le cas de Leïla, la grande sœur de Rédoine Faïd.
« Rédoine, s’il était venu frapper à ma porte, je lui aurais ouvert »
Aucun membre de la famille de Rédoine Faïd ne s’était exprimé face à une caméra depuis vingt ans. Après ce long silence, Leïla Faïd a décidé de se confier à « 13h15 le samedi ». « Il y a beaucoup de personnes dans ma famille qui sont impliquées dans ce procès, six personnes. Il faut organiser les parloirs, communiquer avec les avocats, leur apporter un peu de vie à travers nos échanges téléphoniques », confie la grande sœur de Rédoine Faïd.
En ce qui concerne l’enfance de son petit frère, Leïla décrit un environnement sain. « J’avais des parents très aimants, très présents », partage-t-elle, avant de parler davantage de la personnalité de Rédoine. « C’était un enfant très joyeux, il ne tenait pas en place. Il était facétieux, il adorait faire des farces, il adorait le cinéma. On lui payait souvent des billets pour qu’il puisse y aller. Il s’amusait à nous faire des répliques de films ».
Leïla Faïd a maintenant aussi son grand frère en prison, Rachid, qui a répondu à l’appel à l’aide de Rédoine, tout comme d’autres membres de cette famille. « Ce qui me gêne dans cet acte, c’est qu’il se coupe de son épouse, de ses enfants », regrette-t-elle. Aurait-elle pu faire de même ? « Rédoine, s’il était venu frapper à ma porte, je lui aurais ouvert », conclut la sœur de Rédoine et de Rachid Faïd.
Extrait de « Anatomie d’une fuite », un reportage diffusé dans « 13h15 le samedi » le 21 octobre 2023.
