Samedi soir, un grand nombre d’individus appartenant à ce groupe ont essayé d’entrer dans un secteur résidentiel de cette même cité. Dans ce secteur résident de nombreux jeunes soupçonnés d’être liés au décès d’un élève de lycée âgé de 16 ans. Suite à cet incident, vingt-quatre individus ont été arrêtés et mis en détention provisoire.
Escalade de violence lors d’une manifestation d’ultradroite
Une manifestation d’une soixantaine d’individus d’ultradroite a tourné à la confrontation, le samedi 25 novembre, dans un quartier populaire de Romans-sur-Isère, dans l’arrondissement de Drôme. Cet événement survient à peine une semaine après la tragique disparition de Thomas, adolescent âgé de 16 ans, tombé sous le coup d’un couteau lors d’une soirée dansante à Crépol, une semaine plus tôt. Des individus suspectés d’avoir joué un rôle dans la tragédie viennent de ce même quartier populaire de la Monnaie.
Le samedi soir, à la suite aux agressions envers les forces de l’ordre, une vingtaine d’arrestations ont été effectuées, a informé la préfecture de la Drôme. Par ailleurs, celle-ci a fait savoir, le dimanche en fin d’après-midi, qu’elle avait procédé à la mise en garde à vue de sept autres individus. Un membre des extrémistes de droite, roué de coups, a été amené à l’hôpital : son état de santé n’étant pas menacé. Découvrons tous les détails de cette agitation en la Drôme.
Une infiltration avortée d’extrémistes de droite dans un quartier de Romans-sur-Isère
La préfecture de Drôme a rapporté à l’AFP que les agresseurs, vêtus de noir et le visage couvert, étaient une centaine à tenter de pénétrer dans le quartier populaire de la Monnaie pour en découdre, vers 18 heures. Les forces de l’ordre ont réussi à repousser leur offensive aux abords du quartier. D’après France Bleu Drôme Ardèche, en plus de slogans provocateurs tels que « Justice pour Thomas, ni pardon, ni oubli » et « La rue, la France, nous appartient », ces activistes ont incendié des bacs à ordure renversés et des poubelles. Des comptes d’ultradroite ont diffusé des vidéos de ces méfaits sur les réseaux sociaux.
Un dénommé anonyme a déclaré être l’un des 120 patriotes qui participaient à la manifestation, lors d’une interview accordée à Livre Noir, un site d’information d’extrême droite. Cet homme cache son identité et a justifié l’usage de violence en appelant à faire face à l’Etat et à la soi-disant racaille.
Vingt-quatre suspects arrêtés
Interrogé par France Bleu, le préfet de la Drôme, Thierry Devimeux, a estimé que ces intrus provenaient des quatre coins de la France et voulaient violemment envahir le quartier de la Monnaie. D’après lui, certains d’entre eux étaient munis de casques, de bâtons de baseball, de barres de fer et de pétards. La police a arrêté 20 individus, 17 d’entre eux ont été mis en garde à vue le samedi soir.
Dimanche après-midi, la préfecture de Drôme a annoncé l’arrestation de sept autres individus, dont trois extrémistes de droite et quatre résidents du quartier de la Monnaie. Ces derniers éprouvent également l’infortune de la mise en garde à vue, portant ainsi le total à 24.
Un habitué du quartier s’est confié à France Bleu Drôme Ardèche, avouant n’avoir jamais assisté à un tel déchaînement de violence. Il a ajouté qu’il et plusieurs habitants étaient intervenus pour protéger une personne ciblée lors d’une rixe entre les extrémistes et les jeunes du quartier.
Un jeune militant d’extrême droite blessé
Entre-temps, un jeune adepte de l’ultradroite de 20 ans a été grièvement battu par certains résidents de la Monnaie, et fut évacué aux urgences de l’hôpital de Romans. Le préfet a expliqué dimanche que cet individu, de nationalité Mayennaise, aurait été violemment agressé par un groupe inconnu après avoir été extrait de sa voiture en flammes. Selon lui, « la vie du jeune homme n’est pas en danger ».
Les autorités misent en alerte préalablement
Les autorités étaient déjà prévenues de ce rassemblement. Le préfet de Drôme a expliqué sur BFMTV que des informations reçues le samedi après-midi, ont permis de prévenir que des individus d’ultradroite voulaient s’engager dans une opération punitive dans un des districts de Romans.
Jusqu’à 120 agents des unités de police mobiles étaient présents sur place le samedi soir avec la participation de la CRS8, conformément aux instructions de Gérald Darmanin, pour « retrouver tous les auteurs d’actes inacceptables ».
Le calme serait revenu selon la déclaration à la presse de la préfecture dans la soirée de samedi.
Corrélation entre la manifestation et la mise en accusation de neuf suspects
La manifestation intervient simultanément avec l’éventuelle mise en examen des jeunes accusés dans le cadre de l’enquête sur le meurtre de Thomas. Le parquet de Valence a placé neuf suspects en examen, dont trois sont mineurs. Ils sont poursuivis pour « meurtre en bande organisée », « tentatives de meurtre » et « violences volontaires commises en réunion ». Trois de ces suspects ont été remis en liberté sous contrôle judiciaire, alors que les six autres, dont deux mineurs, ont été mis en détention provisoire.
D’après France Bleu Drôme Ardèche, un autre rassemblement d’ultradroite, d’environ trente membres, s’est produit le dimanche midi, au centre-ville de Romans-sur-Isère, sous surveillance des forces de l’ordre. Malgré les scandales de « Justice pour Thomas », aucune intrusion n’a eu lieu.