Suite à des discussions tenues avec les préfets au cours du week-end, et en prévision d’un entretien avec Gabriel Attal, les cultivateurs maintiennent leur action collective ce lundi.
Le panache de fumée visible de loin indique la présence d’une forte mobilisation d’agriculteurs ce lundi 22 janvier après des négociations infructueuses avec les préfets durant le week-end. Ils poursuivent leurs actions principalement en Haute-Garonne où une partie de l’autoroute A64 reste bloquée près de Carbonne, entre Toulouse et Saint-Gaudens. Les manifestants protestent contre des frais financiers élevés et des normes environnementales qu’ils jugent excessives.
Pour la quatrième nuit consécutive, une dizaine de fermiers ont passé la nuit sur place, comme l’a observé un journaliste de Radio France. Le barrage de balles de paille qui entravait la route a été incendié à l’aube, un acte qualifié de « malveillant » par les agriculteurs, renforçant leur détermination.
En outre, un autre blocage persiste sur l’A64, notamment dans les Hautes-Pyrénées près de Tarbes, et l’autoroute A62 à l’ouest de Montauban, comme le rapporte France Bleu Occitanie. Des ralentissements sont également en cours sur l’A20, près de Montauban. Dans le Gers, la RN124 reliant Toulouse à Auch reste bloquée à Pujaudran, à l’ouest de Toulouse, selon France Bleu.
La protestation des agriculteurs ne se limite pas à ces zones. Dans les Pyrénées-Orientales, un péage au sud de Perpignan est bloqué par près d’une centaine d’agriculteurs et une cinquantaine de tracteurs, comme l’a constaté un correspondant de France Bleu Roussillon. Une manifestation se tient aussi à Lauterbourg, au nord de l’Alsace, près de la frontière allemande, selon France Bleu Alsace.
Rupture du lien de confiance avec le gouvernement
Le secrétaire général des Jeunes agriculteurs, Pierrick Horel, qui sera reçu par le Premier ministre Gabriel Attal en compagnie du syndicat agricole FNSEA, a déclaré sur France info que « le pacte de confiance avec le gouvernement était rompu ». Selon lui, le monde agricole est à bout en raison de l’impression de rupture de la confiance avec le gouvernement. Il critique le gouvernement qui leur demande de faire des progrès rapidement, notamment sur les questions environnementales et de transition énergétique, mais qui ne leur fournit pas les moyens nécessaires.
Pierrick Horel dénonce l’absence de « véritable vision ou d’accompagnement financier » qui cristallise un mécontentement qui éclate aujourd’hui dans les territoires ruraux. Les agriculteurs se plaignent notamment des normes environnementales jugées trop restrictives, de la suppression des réductions fiscales sur le gazole non-routier, et de leurs rémunérations. Ils estiment que ces enjeux pourraient être gérés si leurs fermes génèrent des revenus suffisants, ce qui n’est pas le cas actuellement.
Le gouvernement a annoncé le report du projet de loi qui devait présenter des simplifications, pour pouvoir y apporter des modifications. Pierrick Horel considère que c’est « un pas dans la bonne direction », mais selon lui, la situation nécessite davantage d’efforts de la part du gouvernement car les signaux qu’il envoie ont été négatifs pendant trop longtemps.